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Article publié dans “Critiques de Films”

Notre cahier critique: toute l’actualité des films, nos avis critiques, nos humeurs, …

Critiques de films

Tout au long de l’année, nous cherchons à vous transmettre notre passion du cinéma, au travers de ce cahier critique. Vous ne retrouverez pas tous les films, seulement ceux dont on a envie de parler !

Nous classons les films selon 3 niveau d’appréciation:

  • On conseille vivement:

Ce sont  des films que nous avons beaucoup aimé. Ils sont à nos yeux a minima bon. On y retrouve nos coups de cœurs et bien sûr les chefs d’œuvres (voir aussi à ce sujet nos films cultes).

  • On conseille:

Vous y retrouverez des films qui nous un peu plu, et que l’on a envie de soutenir malgré leurs petits défauts.

  • On déconseille:

Dans cette catégorie, vous retrouverez des films qui ne nous ont pas intéressés, ou qui nous ont franchement déplu. Ce sont nos déceptions. Au sein du Mag Cinéma, nous tenons à respecter les auteurs, et le travail accompli. Aussi nous essayons de ne pas tellement utiliser cette appréciation, nous préférons en général ne pas faire de critique quand un film nous apparaît sans intérêt, ou contraire à nos goûts. Mais parfois, nous avons nos coups de gueule, et avons une voix différente de ce que pourrez lire ailleurs dans la presse !

Tout sur ma mère – All About Manuela

Manuela (Cecilia Roth) et son fils Esteban (Eloy Azorin) sont assis sur le canapé du salon. Face à eux, sur le petit écran de la télévision, Bette Davis s’agite face à un miroir, discute avec ses partenaires de sa condition de star de la scène. Il s’agit d’une séquence de All About Eve (1950), le très beau film de Joseph L. Mankiewicz. À première vue, rien d’étonnant à ce que Pedro Almodóvar intègre à l’intérieur de son film une citation cinématographique. L’usage est devenu fréquent, l’allusion directe étant l’une des principales tendances du cinéma contemporain. Pourtant quelque chose gêne dans cette référence . La séquence pré-citée n’est pas montrée dans sa version originale mais en espagnol. Bette Davis est habitée d’une voix étrange, d’un ton affecté, d’un débit qui ne sont pas les siens. À la faveur de cette séquence dédoublée, se devine la séduisante complexité de Tout sur ma mère (Todo sobre mi Madre, 1999). Car la chose n’est pas aisée. Trois écrans communiquent ici : l’écran du film de Almodóvar, celui de la télévision, et celui du miroir. La réflexivité bat son plein et parcourt l’ensemble du film. En reprenant le canevas narratif de l’œuvre de MankiewiczAlmodóvar l’approfondit et se l’approprie. À la crise artistique de la star hollywoodienne se substituent les espaces multiples d’une vie faite de bonheurs et de tragédies. La chose, non, n’est pas aisée.