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#Deauville2016: Notre journal critique

Le festival de Deauville a cours. Nous vous proposons cette année un cahier critique à usage des cinéphiles, festivaliers ou non. Nous  faisons vivre ce journal au fur et à mesure du festival et des films que nous arrivons à voir (à suivre également sur twitter @lemagcinema)


Déjà, on peut vous dire qu’en compétition, le meilleur synopsis pour nous est celui du dernier film de Todd Solondz, Le Tequel.

L’échelle de notation appliquée est la suivante:

–         très mauvais film
*         film passable
**       bon film
***     très bon film
****   excellent film
***** chef d’oeuvre

Les films en compétition:

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BROOKLYN VILLAGE
un film de Ira Sachs
Une famille de Manhattan hérite d’une maison à Brooklyn, dont le rez-de-chaussée est occupé par la boutique de Leonor, une couturière latino-américaine. Les rapports entre voisins sont d’abord très agréables, notamment grâce à l’insouciante amitié qui se noue entre Tony et Jake, les enfants des deux foyers. Jusqu’à ce que les nouveaux arrivants réalisent que le loyer que Leonor leur verse est bien en dessous de ce qu’il conviendrait…
Notre avis: **(*)
Un film qui tient un sujet un peu fabriqué, mais traité délicatement, et avec une qualité d’observation très intéressante. La musique retenue pour narrer cette histoire d’amitié entre adolescent mise en danger par une histoire d’argent entre adultes, à l’heure où les jeunes hommes commencent à choisir leur voie et à s’affirmer en tant que tel est à elle seule un reflet des couleurs de traitement, délicates et rythmées tout à la fois. Le film propose de nombreuses nuances dans les comportements, de légères interrogations, et propose une lecture à plusieurs niveaux, que ce soit la relation interpersonnelle entre deux adolescents, la relation familiale et éducative, la relation sociétale. Ira Sachs a pensé son film comme un film communautaire, il comprend un propos politique et philosophique plus large que ce que l’on ne pourrait croire de prime abord. Un joli film qui mérite le Grand Prix.

AFFICHE
CAPTAIN FANTASTIC
un film de Matt Ross
Dans les forêts reculées du nord-ouest des États-Unis, un père dévoué, vivant isolé du reste de la société, a consacré sa vie tout entière à l’éducation de ses six jeunes enfants pour qu’ils deviennent des adultes hors du commun. Quand le destin frappe la famille, ils sont contraints d’abandonner le paradis préservé que le père avait créé pour eux. La découverte du monde extérieur va obliger celui-ci à remettre en question ses méthodes d’éducation et tout ce qu’il avait choisi d’apprendre à ses enfants.
 Notre avis: ***
Captain Fantastic est une très belle proposition, très riche, très colorée, très vivante. Le film possède de très nombreuses qualités mais aussi de nombreux défauts, mais les premiers sont très largement prégnants sur les seconds ! Les défauts sont une tendance à en vouloir en mettre plein la vue, à ne pas se soucier tellement de rendre crédible une histoire qui pourrait être vraie, à trop la dramatiser, à apporter un contraste trop important entre les deux modes de vie ciblés, mais aussi le manque de nuance dans la psychologie des personnages et des revirements trop soudains. Mais les qualités l’emportent très largement, qu’elles soient esthétiques, l’image mais surtout la bande son particulièrement intéressante, riche, et comprenant deux morceaux de qualité interprétés par les acteurs, Viggo Mortensen, ou qu’elles concernent le sujet en lui même. Il est également intéressant de rapprocher Captain Fantastic de Vie Sauvage de Cédric Kahn, autre film sur un sujet similaire qui était également bon, mais plus austère, et moins divertissant. Risquons-nous, si Ira Sachs avait apporté sa note sensible à Matt Ross pour écrire Captain Fantastic, on aurait eu la un film quasi parfait !

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CERTAIN WOMEN
un film de Kelly Reichardt
Au cœur du Montana, trois femmes, trois destins croisés. Celui d’une avocate qui intervient lors d’une prise d’otage orchestrée par l’un de ses clients, un homme mécontent persuadé d’avoir été lésé par une décision judiciaire. Celui d’une femme qui s’installe avec son mari dans une nouvelle maison et prend conscience du différend qui les sépare quand ils cherchent à persuader un vieil homme de vendre son stock de pierres. Celui d’une ouvrière agricole qui se lie d’amitié avec une jeune avocate, laquelle se retrouve à devoir animer des ateliers d’aide juridique pour adultes, deux fois par semaine, à plus de quatre heures de son domicile.
Notre avis:
Minimaliste. Nous en ferons de même pour la critique. Kelly Reichardt persiste dans un style qui lui est propre, et qui peut dégager une certaine force, comme ce fut le cas de Night move, lauréat du Grand Prix en 2013. Làs, Certain Women est particulièrement décevant, sur la fond comme sur la forme.

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CHRISTINE
un film de Antonio Campos
1974, Sarasota, Floride. Christine est une journaliste ambitieuse, âgée de 29 ans, sûre de ses compétences et persuadée de réussir dans le métier. Mais le parcours d’une femme déterminée à faire carrière dans les années 1970 n’est pas sans obstacles. La concurrence pour obtenir une promotion est féroce et la crise identitaire n’est jamais loin, surtout si l’on nourrit, comme Christine, un amour non partagé pour un collègue de travail, et que l’on mène une vie familiale tumultueuse. Lorsque la chaîne de télévision WZRB change de ligne éditoriale en décidant de passer davantage de « sensationnel » à l’antenne – en rupture totale avec l’implication journalistique de la jeune femme dans des sujets plus « sérieux » – Christine réussit pourtant à ne pas perdre de vue les objectifs qui sont les siens, tout en surmontant ses doutes et en donnant à voir ce que les gens attendent… 
Notre avis: **
Un sujet étrange et peu habituel, une qualité d’écriture intéressante, une dramaturgie peu habituelle et somme toute intéressante, une relative finesse psychologique – une réflexion sur l’ambition, les exigences, la compétence et l’intégrité – et surtout une très intéressante interprétation de l’actrice principale font de Christine un film intéressant malgré quelques petits défauts de rythme.

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COMPLETE UNKNOWN
un film de Joshua Marston
Chez lui, à Brooklyn, Tom fête son anniversaire avec son épouse et ses plus proches amis. L’un d’entre eux vient accompagné d’une jeune femme prénommée Alice, que Tom semble avoir connue par le passé. Alice nie le connaître, mais au cours de la soirée, elle va lui révéler un secret qui pourrait bien changer sa vie tranquille d’homme rangé.
Notre avis:*(*)
Rachel Weisz et Michael Shannon semblent un peu perdus, à l’instar de leur personnage, dans un récit qui fait la part belle aux conversations inintéressantes (les soirées entre prof notamment), sensé – on le suppose – produire un effet de contraste avec une destinée plus aventureuse … Ni mauvais ni bon, les images se succèdent les unes aux autres tout comme les dialogue. Un léger mystère est entretenu, jamais trop longtemps; au fur et à mesure que les réponses aux interrogations du spectateur sont apportées, on se dit que tout ceci est finalement bien fade.

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GOAT
un film de Andrew Neel
Après une terrible agression dont il a été victime pendant l’été, Brad Land, âgé de dix-neuf ans, entre à l’université dans l’espoir de reprendre une vie normale. Brett, son frère aîné, est déjà, depuis plusieurs années, sur ce même campus où il appartient à un groupe d’étudiants qui semble offrir aux membres de leur confrérie protection, popularité et amitiés indéfectibles. Brad veut à tout prix faire partie de cette communauté malgré les réserves émises par son frère. S’ensuivent des séances de bizutage de plus en plus cruelles et de plus en plus dégradantes, qui doivent permettre à Brad de devenir enfin un homme, un vrai. Mais ces jeux initiatiques brutaux ne seront pas sans conséquences pour lui et pour ses camarades…
Notre avis: **
Goat est un film américain qui a pour sujet la violence masculine, proposant une mise en perspective d’un acte isolé avec les bizutages dans les universités américaine. Rien de bien nouveau en soi, mais le traitement est sur le fond comme sur la forme tout ce qu’il y a de plus honnête. Cela tombe bien, c’était l’intention de son réalisateur, Andrew Neel, qui nous l’a confirmé en conférence de presse. Le film comporte quelques jolis instants et dans l’ensemble produit son effet sans nous égarer, surtout le réalisateur reste très concentré sur son récit et son sujet, ce qui confère au film une appréciable intensité.

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LE TECKEL
un film de Todd Solondz
Le portrait d’un teckel et de tous ceux auxquels il apportera un bref instant de bonheur.
Notre avis: **
Un petit Todd Solondz suffit à faire  un bon film. Le réalisateur a cité, en conférence de presse, quelques une des images qui l’ont inspiré. Au hasard Balthazar de Bresson lui a donné l’idée de la trame narrative, quand Week end de Godard a été sa source d’inspiration pour un travelling le long d’un trottoir, travelling qui mêle le beau (la musique signée de Debussy) et le scatologique. On retrouve bien entendu ce qui fait l’univers de Solondz, que ce soit la part belle accordée aux laissés pour compte (il aimerait qu’on voit en lui un cinéaste humaniste, plaisante-t-il, quoi que nous ne sommes pas loin de penser qu’il a raison dans le fonds, peu importe sa tendance provocatrice, son goût pour les fins sans espoir ou les sujets « hot »), mais aussi et surtout un regard à la fois tendre, comique mais aussi accusateur.  Si nous sommes un peu déçu, c’est car le sujet ici l’oblige à un récit un peu décousu et à abandonner ses personnages en cours de chemin, là où d’habitude il excelle dans l’observation psychologique. On regrette également que sa causticité ne soit pas aussi franche que ce qu’elle peut l’être dans Bienvenue dans l’âge ingrat par exemple. A noter la participation de Julie Delpy mais aussi de Danny De Vito.

MEAN DREAMS
un film de Nathan Morlando
Quand Jonas, le fils d’un fermier local âgé de quinze ans, rencontre Casey, sa nouvelle voisine du même âge, il en tombe immédiatement amoureux. Au fil de leur idylle, Jonas découvre les dangers et la violence du milieu familial dans lequel vit Casey. Il prend alors l’initiative de s’enfuir avec elle, après avoir volé un sac rempli de billets provenant du trafic de drogue orchestré par le père de Casey, un flic local corrompu. Quand celui-ci se lance à leur poursuite, les deux adolescents vont être confrontés à la dure réalité qui est désormais la leur : comment réussir à survivre et comment faire un choix qui, sans aucun retour en arrière possible, changera leur vie à jamais…
Notre avis: Pas vu

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SING STREET
un film de John Carney
Dublin, les années 1980. La pop, le rock, le métal, la new-wave passent en boucle sur les lecteurs K7. Conor, un lycéen dont les parents sont au bord du divorce, est obligé de rejoindre les bancs de l’école publique dont les règles d’éducation diffèrent de celles de l’école privée qu’il avait l’habitude de fréquenter. Il se retrouve au milieu d’élèves turbulents qui le malmènent, et de professeurs exigeants qui lui font rapidement comprendre qu’en tant que petit nouveau, il va devoir filer doux. Pour s’échapper de cet univers violent, il n’a qu’un objectif : impressionner la plus jolie fille du quartier, la mystérieuse Raphina. Il décide alors de monter un groupe et de se lancer dans la musique, univers dans lequel il ne connaît rien ni personne. Afin de la conquérir, il lui propose de jouer dans son futur clip…
Notre avis: **
Un film populaire qui joue sur les bons sentiments, l’espoir, l’optimisme, l’amour, offre des contrastes permanents, et une bande son hétéroclite toute droit sortie des années quatre vingt à la quelle viennent se greffer des compositions un peu plan plan. Prix du public à n’en pas douter.

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TEENAGE COCKTAIL
un film de John Carchietta
Deux adolescentes de la banlieue, Annie et Jules, veulent fuir ensemble à New York, loin de leurs parents et du quotidien insipide qui est le leur. Mais pour cela, elles ont besoin d’argent. De beaucoup d’argent même, d’après leurs calculs. Jules, la plus libérée des deux, initie son amie, tout d’abord réticente, à l’univers très lucratif du mannequinat en ligne. Au départ, rien de bien sérieux apparemment. Mais grâce à leurs vidéos sexy et à la clientèle qui grandit, elles se mettent à gagner beaucoup d’argent. Sans se rendre compte des conséquences de leurs actes, les deux jeunes filles décident d’aller plus loin, mettant alors leur vie en danger… 
Notre avis: *(*)
Teenage Cocktailpart d’un sujet qui sied parfaitement au cinéma américain indépendant. Et les premières images vont dans ce sens, un portrait intime minutieux va être construit sous nos yeux, doublé d’un regard plutôt tendre envers les protagonistes, le tout sous couvert d’une love story. La réalisation n’est pas inintéressante, ce qui nous est donné à voir, sans relever du génie, est sérieux à défaut d’être personnel – ce que l’on aime dans le cinéma indé !. Làs, le réalisateur – ou son producteur – n’ont pas pu résister à proposer un twist emmenant le film dans une autre direction, produisant un contre effet des plus destructeur.

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THE FITS
un film de Anna Rose Holmer
Toni, âgée de onze ans, s’entraîne dans la salle de boxe de son grand frère. Elle découvre qu’à l’étage au-dessus, un groupe de filles apprend une variante très physique du hip hop, le drill. Attirée par leur énergie, leur force et leur assurance, Toni abandonne peu à peu la boxe pour la danse…
Notre avis: –
Un film que l’on espérait marqué par un esprit hip hop et qui s’avère au cinéma ce que le Bleu de Klein est à la peinture, un objet sur lequel la grande présence du vide peut amener à la plus grande rêverie, à la plus délirante des interprétations (à en recevoir le prix de la critique !), quand la plupart resteront tout simplement à quai. Des images et des sons se succèdent, à défaut de dialogues. Rien ne sera développé, c’est un parti pris. Une idée très simple de scénario très épurée, rien que cela. Espérons que le prochain film de la réalisatrice ne soit pas la vie et la mort d’un champ, ou d’un quelconque paysage maritime anodin, certains crieraient au génie !

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THE FREE WORLD
un film de Jason Lew
Mo Lundy sort de prison après avoir purgé une peine pour un crime qu’il n’a pas commis. La vie derrière les barreaux l’a transformé, l’obligeant à utiliser la violence pour réussir à survivre. Dorénavant, même à l’extérieur des murs de la prison, il est considéré comme un monstre. Décidé à s’affranchir de son passé, il trouve un emploi dans un refuge pour animaux abandonnés. Les encouragements de Linda, sa supérieure, lui apportent un peu de réconfort, et la pratique de l’islam, un semblant de paix intérieure. 
Mais cette fragile stabilité est menacée lorsque Doris, une jeune femme désemparée, se présente un soir au refuge, couverte de sang. Mo décide de lui venir en aide et l’emmène dans son appartement. Lorsqu’il apprend ce qu’il lui est arrivé, Mo prend conscience qu’en accueillant ainsi Doris sous son toit, c’est la liberté même qu’il vient de retrouver qu’il met aujourd’hui en péril…
Notre avis: *
Un premier film qui se veut singulier, personnel. Le réalisateur sur scène a en tout cas mis en avant cette dimension pour donner envie de découvrir son film. Il est de ce fait dommage que la réalisation soit, elle, très appuyée, que les ambiances sonores et les intentions de jeu soient multipliées, que la violence, soit, comme trop souvent dans les films américain de seconde zone, au cœur du sujet. La love story d’un bad boy en pleine rédemption et d’une jeune fille perdue aurait pu fonctionner, si le récit développait les personnalités avec plus d’acuité, avec plus de nuances. Certes le mystère sur leur passé judiciaire est parfaitement entretenu, puisqu’occulté du récit, par facilité nous semble-t-il. Outre le problème de rythme du tableau initial, notre principal reproche tient de cet aspect très désincarné des personnages: notre œil prend le dessus sur d’autres récepteurs potentiels, et on reste aisément à quai.

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TRANSFIGURATION
un film de Michael O’shea
Dans le Queens, à New York. Milo a quatorze ans. Orphelin, ignoré par ses camarades de classe et malmené par les élèves plus âgés, son seul refuge est l’appartement qu’il partage avec son grand frère. Solitaire, il passe son temps à regarder des films de vampire et cache un lourd secret. L’arrivée d’une nouvelle voisine, Sophie, fera naître en lui des sentiments inédits…
Notre avis: –
Un film de vampire réaliste qui offre un embryon de réflexion ou de mise en abîme sur ce qu’est un film de vampire réaliste. Le fond n’est pas très intéressant en soi, pas plus que ne l’est celui de Twilight – comparaison qui revient très souvent dans les discours, de façon bien appuyée. Jarmush avec Only lovers left alive avait su se jouer des codes du film de vampire pour proposer un film transposé dans son propre univers, Michael O’shea est très loin de disposer d’un tel talent. La forme est des plus quelconques, les scènes inutiles ou gratuites se multiplient, et ce ne sont pas les quelques musiques grinçantes – au contraire – qui relève le niveau de la forme proposée. Mauvais.

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TRANSPECOS
un film de Greg Kwedar
Dans un coin reculé du désert américain, trois agents de la police des frontières tiennent un poste de contrôle : Flores, qui a un véritable don pour prendre en chasse les véhicules suspects ; Davis, qui a rejoint la patrouille pour séduire les femmes et monter à cheval ; et Hobbs, un agent de la vieille école convaincu qu’un diplôme universitaire ne peut arrêter une balle. Le quotidien des trois hommes va basculer à tout jamais à l’occasion du contrôle de routine d’un véhicule suspect, qui mettra au jour les terribles secrets enfouis d’un poste frontière en apparence tranquille…

Notre avis: –

Scénario des plus fabriqués, personnages stéréotypés, images quelconques, sujet vain. Sans intérêt.


Les films en avant premières:

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AINSI VA LA VIE
un film de Rob Reiner
Oren Little, un agent immobilier bourru et égoïste, voit sa vie paisible chamboulée lorsque son fils lui confie son adorable fille de neuf ans dont il ne soupçonnait même pas l’existence. Incapable de s’en occuper, Oren tente alors de s’en débarrasser en l’imposant à sa charmante voisine, Leah. Mais les choses ne sont pas toujours aussi simples. Et ainsi va la vie …
Notre avis: *
Un film industriel comme il en existe de très nombreux, sans réelle singularité, sans valeur ajoutée. Une comédie romantique « like » qui propose quelques blagounettes inefficaces, et n’a pas peur des clichés. Sans profondeur, Ainsi va la vie n’est pas forcément déplaisant mais pas forcément utile ou intéressant. Interprétation quelconque ou stéréotypée.

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BORN TO BE BLUE
un film de Robert Budreau
Afin de lui rendre hommage, un producteur de Hollywood propose à Chet Baker, le trompettiste de jazz légendaire des années 1960, de tenir le premier rôle dans un long métrage consacré à sa vie. Pendant le tournage, Chet tombe éperdument amoureux de Jane, sa partenaire afro-américaine. Malheureusement, la production est arrêtée le jour où, sur un parking, Chet est passé à tabac. Anéanti, l’artiste se replie sur lui-même, et son passé ravive ses démons. Jane réussit néanmoins à le convaincre d’aller de l’avant, de rester sobre et, grâce à la musique, de regagner la reconnaissance de ses pairs…
Notre avis: ***
Born to be blue est un film très élégant qui rend un hommage délicat à Chet Baker le musicien, tout en faisant attention à ne pas ternir l’homme sans pour autant omettre d’évoquer ses démons. En optant pour le parti-pris de la parenthèse aimante, en choisissant la subtilité plutôt que la démonstration, Robert Budreau livre quelques moments de grâce. Le réalisateur sait où il veut aller, sait de quoi il parle, et avant tout aime son sujet, Chet Baker, et aime son jazz velouté: cela transpire. Il est nécessaire également de noter la très valable interprétation d’Ethan Hawke, qui s’en sort remarquablement bien sur ce rôle, à l’image mais aussi au chant, le défi était pourtant important.

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COLLIDE
un film de Eran Creevy
Casey, un jeune Américain vivant en Allemagne, tombe amoureux de Juliette, une compatriote qui voyage à travers l’Europe. Lorsqu’elle tombe gravement malade, il décide de renouer avec son passé de criminel pour payer le traitement médical qui pourrait sauver sa bien-aimée. Le jeune homme se retrouve alors impliqué dans un vaste réseau de trafic de drogue. Pourchassé par un mafieux, il s’embarque dans une course poursuite infernale sur les gigantesques réseaux routiers du pays.
Notre avis: *
Un film qui se veut drôle et survitaminé. Démarrant tel une comédie romantique, très rapidement le film se transforme en course poursuite endiablée, très exagérée, sur la forme comme sur le fond. Le tout est nécessairement prévisible (le héros en réchappe toujours, façon terminator) et n’apporte aucune nouveauté ni même un ton qui lui soit propre. Meilleur que taken quand même, on notera les présences de Ben Kingsley et d’Anthony Hopkins aux côtés de Felicity Jones, Nicholas Hoult récemment aperçu dans Mad Max, X-Men ou Kill your friends.

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COMANCHERIA (High or Hell Water)
un film de David Mckenzie
Après la mort de leur mère, deux frères organisent une série de braquages, visant uniquement les agences d’une même banque. Ils n’ont que quelques jours pour éviter la saisie de leur propriété familiale, et comptent ainsi rembourser la banque avec son propre argent. Mais à leurs trousses, un ranger bientôt à la retraite et son adjoint sont bien décidés à tout mettre en œuvre pour les arrêter…
Notre avis: **(*)
Nous l’avions découvert à Cannes et nous étions doublement surpris. Surpris tout d’abord que David McKenzie s’essaye à un genre très américain, le film de Shérif dirons-nous, lui que l’on connaissait surtout pour Rock’n Love ou Senseless – ou Perfect Sense,  ses titres sont souvent corrigés !-. Surpris ensuite, car dans un genre pourtant très « casse-gueule »  David McKenzie parvient à sortir un film honnête, divertissant, bien filmé, et assez souvent malin. Bien porté par le duo Chris Pine Ben Forster assez magnétique.


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EYE IN THE SKY
un film de Gavin Hood
Le colonel Katherine Powell, officier d’un service d’espionnage basé à Londres, est placée aux commandes d’une opération top secrète impliquant plusieurs nations. Un groupe de terroristes réfugiés à Nairobi doit être capturé. Quand les services secrets découvrent qu’ils préparent une attaque suicide, il leur faut agir vite – car le risque est imminent – pour réussir à neutraliser les terroristes coûte que coûte. Dans une base du Nevada, un pilote de drones est prêt à intervenir pour éliminer la menace, quand une petite fille entre dans la zone de tir… Entre dommages collatéraux et pressions politiques, sera-t-il alors possible de prendre la bonne décision ?

Notre avis: –

Les experts sur TF1 est un chef d’oeuvre à côté. Parfaitement mauvais et inutile.


--PREM_Photo Film FRANK et LOLA_CR Eric Koretz_OK copie
FRANK ET LOLA
un film de Matthew Ross
Frank, un chef cuisinier, essaye de s’en sortir tant bien que mal à Las Vegas. Un soir de Halloween, il rencontre Lola, une jeune femme qui vient d’arriver en ville avec l’espoir de devenir créatrice de mode. Malgré leur grande différence d’âge, l’amour est au rendez-vous, jusqu’au jour où Frank découvre les liaisons troubles de Lola avec d’autres hommes, notamment un riche entrepreneur au charme certain et un mystérieux auteur suédois vivant à Paris. Obsédé par sa jalousie, Frank décide de se rendre à Paris…
Notre avis: *(*)
Michael Shannon joue les cuisiniers mec bien, amoureux vengeur. Clairement Frank et Lola s’intéresse à deux thématiques très différentes l’une de l’autre et cherchent à les développer de front, de façon assez conceptuel, d’un côté une relation d’amour, de l’autre une trame mystérieuse quant au passé et à la psychologie du personnage féminin principal. Pour développer son récit, le réalisateur cherche à le rendre crédible à lui planter un décor. Le tout fonctionne par intermittence reconnaissons-le. Si l’intrigue psychologique ne se devine pas à l’avance, elle n’est pas non plus des plus captivante. La mise en image de la relation amoureuse attire plus notre regard. Les dialogues sont assez quelconques, les images et l’ambiance sonore plutôt soignés, sans talent particulier, l’action se suit facilement. Léger et non désagréable.

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FREE STATE OF JONES
un film de Gary Ross
En pleine guerre de Sécession, un fermier courageux du Mississippi, Newton Knight, prend la tête d’un groupe de paysans pauvres blancs et d’esclaves noirs en fuite, pour se battre contre les États confédérés. Formant un régiment de rebelles intrépides, Knight et ses hommes ont l’avantage stratégique de connaître le terrain, même si leurs ennemis sont bien plus nombreux et surtout bien mieux armés… Newton Knight, résolument engagé contre l’injustice et l’exploitation de l’homme par l’homme, est le fondateur de la toute première communauté où Noirs et Blancs vivent ensemble, libres et égaux.
Notre avis: Pas vu

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IMPERIUM
un film de Daniel Ragussis
Nate Foster est un jeune agent de renseignements qui travaille pour le FBI. Surdiplômé et parlant couramment l’arabe après avoir servi en Irak pour le compte du ministère des Affaires étrangères, il a rejoint le Bureau afin d’éviter qu’un nouvel 11-Septembre ne se produise. Lorsque le FBI découvre une cargaison illégale de Cesium-137 – le principal composant servant à la fabrication d’une bombe –, le jeune homme se range à l’avis de l’agent en charge de cette affaire, Angela Zampino, elle-même persuadée que ce projet d’attentat n’est pas l’œuvre d’extrémistes musulmans mais de suprémacistes blancs. Nate Foster décide alors d’infiltrer ce groupe et d’assumer une nouvelle identité, pourtant contraire à ses principes…
Notre avis: **
Alors que son sujet aurait pu être un piège, Imperium s’avère sans défauts réels, bien rythmé, bien amené, bien joué, bien filmé, bien dramatisé. Le film se regarde plaisamment, et Daniel Radcliffe s’en sort parfaitement bien. Il lui manque certainement une couleur artistique plus importante, ou un relief dans le ton ou le regard, mais ne mentons pas, le film est agréable, et c’est déjà pas mal !

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IN DUBIOUS BATTLE
un film de James Franco
En Californie, dans la vallée de Salinas plantée de vergers, neuf cents ouvriers migrants se soulèvent contre les propriétaires terriens, car ils ne reçoivent qu’une infime partie du salaire que ces derniers leur ont promis. Tirant sa force de chacun des individus qui le composent, le groupe a pour meneur un certain Jim Nolan, dont l’idéalisme tragique conduit les grévistes à avoir désormais le courage de « ne plus jamais se soumettre, de ne plus jamais céder ». 
Notre avis: *(*)
Le récit est très valable, le livre de Steinbeck est universel en ceci qu’il a beau avoir été écrit à une époque révolu, ce qu’il traite est entièrement applicable aujourd’hui encore à ce qui peut exister ici ou là. Les comportements humains sont observés avec précisions, que ce soient les comportements individuels comme les comportement collectifs. La génèse d’une lutte, d’une guerre, les intérêts individuels, les manipulations d’opinion, les réactions violentes face à la violence, la radicalisation d’un discours, les manoeuvres utilisées pour dominer, rassembler autour d’une cause, ou au contraire dissoudre un groupe, utiliser la force, tout ceci est fort juste et puissant en soi. Le sujet est donc très cinématographique en soi, et James Franco le saisit parfaitement. Cependant, la forme retenue ne nous a pas convaincu, on peut aisément parler de classicisme américain. La forme est très ampoulée, boursouflée: l’ambiance sonore notamment est des plus indigestes, accompagnant le film de tout son long. Etrangement, en se risquant sur un tel sujet, il nous semble que Franco produit ici une oeuvre qui n’aurait pas déplu à Penn (qui en aurait fait un pensum dégoulinant) ou Mallick (qui aurait interrogé la question métaphysique de la lutte, et de la condition humaine face à la mort), mais que sa patte de réalisateur n’est pas très affirmée. Décevant de ce point de vue là.

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INFILTRATOR
un film de Brad Furman
L’agent fédéral « Bob » Mazur a pour mission d’infiltrer le cartel de la drogue de Pablo Escobar qui corrompt l’Amérique des années 1980, en se faisant passer pour Bob Musella, un habile homme d’affaires spécialisé dans le blanchiment d’argent. Il fait pour cela équipe avec l’agent Emir Abreu, un flic impulsif qui connaît bien le terrain, et Kathy Ertz, une nouvelle recrue se faisant passer pour sa fiancée. Naviguant au sein d’un réseau criminel sans pitié dans lequel le moindre faux pas pourrait lui être fatal, Mazur prend tous les risques pour réussir à constituer un dossier à charge qui permettrait d’inculper plus d’une centaine de barons de la drogue ainsi que les banquiers corrompus chargés de blanchir leur argent.
Notre avis: *(*)
Brad Furman nous avait plutôt séduit avec La défense Lincoln, car si le film ne nous apparaissait pas parfait, il relevait cependant avec succès un défi complexe, réussir à captiver au travers d’un sujet alambiqué et qui semblait peu cinématographique. Cette fois-ci, son sujet est plus épique, plus narratif, et il puise ses sources dans un livre qu’il nous donne envie de voir. Le véritable infiltré qui a aidé (il s’agit d’une histoire vraie) à arrêter plus de 100 personnes impliquées dans des narco-trafics, financiers de hauts rangs comme petites mains, raconte ce qui a longtemps été tenu top secret. Le pari est cette fois-ci à moitié réussi, car si la qualité esthétique est plutôt intéressante, l’histoire racontée souffre de quelques raccourcis, ou a contrario de ramifications alambiquées qui nuisent à la clarté ou à l’intensité du récit. Sans tomber dans les erreurs de La Taupe (imbuvable mais offrant un univers visuel très soigné, étudié), on reste loin d’œuvres plus fines telles que Conversation Secrètes de Coppola, il nous semble qu’ici le souci de reconstitution à été un peu laissé de côté pour privilégier une forme de spectacle..

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KUBO ET L’ARMURE MAGIQUE
un film de Travis Knight
Kubo est un petit garçon aussi intelligent que généreux, qui gagne chichement sa vie en sa qualité de conteur, dans un village du bord de mer. Cette petite vie tranquille va être bouleversée quand, sans le savoir, il réveille les forces démoniaques de son passé. Surgissant des nues, un esprit malfaisant va abattre son courroux sur le village afin d’appliquer une vindicte ancestrale. Dans sa fuite, au cours d’une palpitante épopée, Kubo fait équipe avec Madame Singe et Scarabée afin de sauver sa famille et percer le secret de la chute de son père, le plus grand samouraï que le monde a jamais connu… 
Notre avis: ***
Un dessin animé plutôt vertigineux qui soigne de très nombreux détails, à commencer par son scénario parfaitement fantasmagorique, qui se joue des images et des légendes. On comprend aisément que 5 ans furent nécessaires pour monter un tel projet au vu de la qualité du résultat final, et nous ne parlons pas que de la partie purement technique, magistrale. Le Studio Laika, qui a reçu récemment un Oscar, fait de la très belle oeuvre, fait preuve d’un esprit d’équipe manifeste et la comparaison avec le Studio Ghibli s’impose. A voir par tous, petits mais aussi et surtout grands.

--PREM_Photo Film HISTOIRE DE L AMOUR_CR 1
L’HISTOIRE DE L’AMOUR
un film de Radu Mihaileanu
Il était une fois un garçon, Léo, qui aimait une fille, Alma. Il lui a promis de la faire rire toute sa vie. La Guerre les a séparés – Alma a fui à New York – mais Léo a survécu à tout pour la retrouver et tenir sa promesse. 
De nos jours, à Brooklyn, vit une adolescente pleine de passion, d’imagination et de fougue, elle s’appelle aussi Alma. De l’autre côté du pont, à Chinatown, Léo, devenu un vieux monsieur espiègle et drôle, vit avec le souvenir de « la femme la plus aimée au monde », le grand amour de sa vie. Rien ne semble lier Léo à la jeune Alma. Et pourtant…
De la Pologne des années 1930 à Central Park aujourd’hui, un voyage à travers le temps et les continents unira leurs destins.
Notre avis:-
Une tentative romanesque grandiloquente, alambiquée et sirupeuse. Le choix de narration, le sujet à ramification, l’habillage musical, tout est excessif, sans nuance ni finesse. L’humour distillée ici ou là, sensé illustré l’humour juif produit un contre effet manifeste à la romance. La confrontation entre la conception de l’amour d’hier et celle d’aujourd’hui relève du plus naïf – et insupportable – des clichés. Radu Mihaileanu craignait que les spectateurs puissent manquer de repère et ne pas passer la première heure et invite à s’accrocher. Peine perdue, s’accrocher ne fait que mettre en relief tous les défauts du film, dans une dernière demie heure qui relève un à un tous les secrets laissés en plan, tous aussi fabriqués, inefficients, et inintéressants les uns que les autres. Less is more dit-on, Radu Mihaileanu devrait y réfléchir…

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MILES AHEAD
un film de Don Cheadle
Fin des années 1970. À l’apogée de sa carrière, Miles Davis, précurseur du jazz moderne, disparaît du devant de la scène pendant cinq ans. Seul et reclus, il souffre d’une douleur chronique à la hanche, son talent est mis à mal par les drogues et les analgésiques, et les fantômes du passé ne tardent pas à venir le hanter. Lorsque Dave Braden, un journaliste musical particulièrement rusé, réussit à faire le forcing pour entrer chez l’artiste, une complicité s’installe entre les deux hommes : ils vont tenter ensemble de récupérer un enregistrement volé des dernières compositions du musicien. Le comportement imprévisible de Miles Davis est aggravé par les souvenirs de son mariage raté avec la belle et talentueuse danseuse Frances Taylor qui fut aussi sa muse…
Notre avis: Pas encore vu

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UNDER PRESSURE
un film de Ryan Fleck  | Anna Boden
Curtis, un séduisant trentenaire roublard et charismatique, est un as du poker. Un jour, il rencontre Gerry, un homme ayant dépassé la quarantaine, au bout du rouleau et totalement accroc aux jeux d’argent. Curtis se lie finalement d’amitié avec lui et décide de lui venir en aide. Mais face aux dettes de jeu qui s’accumulent, ils n’ont pas d’autre choix que celui de décider de tout miser sur un gros coup… 
Notre avis: *(*)
Etrange film au sujet qui ne semble absolument pas cinématographique. A tel point que le scénario est un mystère, what the point est-on sensé de dire. Ce mystère est ceci dit parfaitement entretenu, et jusqu’aux dernières images on se demande quelle était l’intention de l’auteur en choisissant un tel sujet. Pour le reste, malgré un certain néant en terme de fond, le film sur sa forme comprend quelques intérêts, notamment son rythme est étrangement intéressant, l’aspect road movie, quête initiatique, fonctionne par exemple. Il nous semble également que la rencontre entre les deux protagonistes a quelque chose de l’ordre du divin, du hasard, ou de l’impromptu, et ceci confère au film une certaine poésie.

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WAR DOGS
un film de Todd Phillips
Deux copains âgés d’une vingtaine d’années, vivant à Miami Beach à l’époque de la guerre en Irak, profitent d’un dispositif méconnu du gouvernement fédéral permettant à de petites entreprises de répondre à des appels d’offres de l’armée américaine. Si leurs débuts sont modestes, ils ne tardent pas à empocher de grosses sommes d’argent et à mener la grande vie. Mais les deux amis semblent totalement dépassés par les événements lorsqu’ils décrochent un contrat de 300 millions de dollars destiné à armer les soldats afghans. Car, pour honorer leurs obligations, ils doivent entrer en contact avec des individus très peu recommandables, dont certains même font partie du gouvernement américain…
Notre avis: Pas vu

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WAR ON EVERYONE – Au dessus des lois
un film de John Michael Mcdonagh

Plus durs que Starsky et Hutch, plus drôles que Laurel et Hardy et plus séduisants que Siegfried et Roy ! Terry et Bob, deux flics ripoux, terrorisent le Nouveau-Mexique jusqu’à ce que le hasard les conduise jusqu’à Birdwell, le gérant d’un club de strip-tease local, et à son excentrique patron, croisement inquiétant entre gentleman anglais et junkie, James Mangan. Flairant le bon coup, Terry et Bob décident de les faire chanter. Mais quand ils découvrent le terrible secret que cache Mangan, l’affaire tend à ressembler à s’y méprendre aux pires de leurs cauchemars sous acides…Nos deux anti-héros réussiront-ils alors à se racheter en décidant de servir enfin ce qui est juste et en offrant leur protection à celui qui est innocent ?

Notre avis: *

Nous faisions parti de ceux qui avaient apprécié The guard (l’irlandais), le premier long métrage  de John Michael McDonagh, pour son humour omni présent et la fantaisie proposée. Nous nous attendions donc à retrouver un univers certes déjà vu, mais maîtrîsé, bien rythmé, et sympathique. L’intention est là, à n’en pas douter. John Michael McDonagh prévient les spectateurs, ce qui l’importait avant toute chose, c’était que son histoire ne puisse être deviné des les premières images. Pari réussi, les premières 15 minutes ne vous permettront pas effectivement d’émettre des hypothèses … Mais ce seul pari suffit-il à faire un bon film, ou en tout cas, une bonne comédie … Selon nous, non. Au dessus des lois est par trop facile, s’enlisant dans un humour systématique, basé principalement sur les caractéristiques de son personnage principal, joué par  Alexander Skarsgård sans grande finesse. L’humour peut se rapprocher un peu de celui de Tarantino, un peu de celui des westerns spaghettis, et plus précisément du côté de Bud Spencer, sans que l’on y retrouve la marque d’un humour britannique. Ce manque de finesse se retrouve partout dans le film, dans son écriture, dans ses personnages, dans son intrigue, dans le jeu des acteurs soit fade (le personnage de Michael Pena est très quelconque) soit faux (le grand méchant sonne faux !). Au final, nous sommes plus déçus qu’emportés – les sourires ne se transforment que très peu en rires.