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Travellling Prague: nos journaux critiques 4/4

Comme chaque année, nous vous proposons un journal critique pour vous laisser quelques avis sur les films présentés à Travelling que nous avons vu ou que nous découvrons.

L’échelle de notation qui y est appliquée est la suivante:

–         très mauvais film
*         film passable
**       bon film
***     très bon film
****   excellent film
***** chef d’œuvre

Quatrième Partie : Autres films

Prague & Rép. tchèque – l’animation tchèque

Jiří Trnka


L’ANNÉE TCHÈQUE
Spalicek / The Czech Year
Copie restaurée
Tchécoslovaquie, 1947, 1:16, vostf, animation
Au sein d’un petit vi llage tchèque, nous découvrons les coutumes et les légendes populaires du pays à travers six séquences de marionnettes animées : Le Carnaval, Printemps, La Légende de Saint Procope, Le Pèlerinage, La kermesse et La crèche de Noël. Une occasion unique de redécouvrir en copie restaurée un premier long métrage fondateur, métaphore de toutes les formes d’expression, du maître de l’animation tchèque.


Précédé de
LA MAIN
Tchécoslovaquie, 1965, 19′, vostf, animation
Un homme vit dans une petite chambre et s’occupe de soigner son unique fleur. Mais sa vie est perpétuellement perturbée par les interventions de la main qui l’empêche de réaliser ses désirs et ses rêves.


Notre avis: ****

Une merveille technique. Du très très bel ouvrage. Impressionnant pour l’époque. La Main est un récit malin, intelligent, simple et efficace. L’année tchèque émerveille par instant, pour son animation, et pour la beauté chorale, même si l’ensemble est plus difficile à saisir et plus désorientant. Très bon spectacle pour les petits, et pour les grands.


LE ROSSIGNOL DE L’EMPEREUR DE CHINE
Cisaruv slavík de Jiří Trnka et Miloš Makovec
Dès 7 ans
Tchécoslovaquie, 1949, 1:12, sans dialogue, animation et
prise de vue réelle

Précédé de
LE JOYEUX CIRQUE
Vesely Cirkus
Tchécoslovaquie, 1951, 14′, sans dialogue, animation

Notre avis:


LES VIEILLES LÉGENDES TCHÈQUES
Staré pověsti české
Copie restaurée
Tchécoslovaquie, 1953, 1:24, vostf, animation
Au fil de six contes traditionnels, dans les décors de la Bohême originelle, les héros accomplissent les exploits qui vont amener à la naissance de la nation, depuis le premier roi Cech. La force de Jiří Trnka est ici de donner vie et émotions à des marionnettes aux traits de visages fixes dans une temporalité qui traverse les époques. La nature est féerique, les personnages héroïques, du grand art !

Précédé de
LE ROMAN DE LA CONTREBASSE
Román s basou
Copie restaurée
Tchécoslovaquie, 1949, 13′, vostf, animation
Dans Le Roman de la contrebasse, inspiré d’une nouvelle d’Anton Tchekhov relatant la mésaventure d’une jeune baigneuse dépossédée de ses vêtements et contrainte de se réfugier dans l’étui d’une contrebasse, Trnka dévoile une fibre délicatement érotique.

Notre avis:


Jiří Brdečka

L’AMOUR ET LE DIRIGEABLE
Vzducholod a Laska

1948, 8’24

Notre avis:


MY DARLING CLEMENTINE
Drahousek Klementina

1959, 6’35


Notre avis:

GALLINA VOGELBIRDAE Spatne Namalovana
Slepice
1963, 13’05


PLAISIR D’AMOUR Blaho Lasky
1966, 7’30

Notre avis:


POURQUOI RIEZ VOUS MONA LISA ?
Proc se usmivas Mono
Liso
1966, 12’36

Notre avis:

LA FORCE DU DESTIN
Moc Osudu
1965, 6’20,

Notre avis:


VENGEANCE
Pomsta
1968, 13’30

Notre avis:


COMMENT FAIRE DE L’HUMOUR
Jak se moudry aristoteles stal jeste moudrejsim
1970, 11’33


Notre avis:



Programme de courts métrages : Carrousel


République tchèque / Belgique / France / Slovaquie /
Biélorussie, 2012 2021, 1:25, animation
Un pas à deux, de trois… Les rencontres se déclinent tour à tour vacillantes ou maladroites,
drôles ou sémillantes, imaginaires ou fantasmées. Prenez place sur ce carrousel qui confirme la vitalité de l’animation tchèque multi-primée d’une nouvelle génération !


LISTEK Leaf
de Aliona Baranova
2020, République tchèque,
5’40, sans dialogue
RED SHOES Rudé boty
de Anna Podskalská
2021, République tchèque,
14′, vostf
CARROUSEL
de Jasmine Elsen
2020, Belgique /
République tchèque, 10’14,
sans dialogue
HIDE N SEEK Schovka
de Halířová Barbora
2019, République tchèque,
6’56, sans dialogue
TRAM
de Michaela Pavlátová
2012, France / République
tchèque, 7’49, sans
dialogue
LE GARDIEN, SA FEMME ET LE CERF Sh-t Happens
de Michaela Mikalyiova
et David Stumpf
2019, Slovaquie / France,
13’10, sans dialogue
DAUGHTER Dcera / La fille
de Daria Kashcheeva
2019, République tchèque,
14’50, sans dialogue
LOVE, DAD
de Diana Cam Van Nguyen
2021, République tchèque
/ Slovaquie, 12’42, vostf,
documentaire


Notre avis:


LES LÈVRES ROUGES

CRÉATION par Barði Jóhannsson
Daughters of darkness de Harry Kümel — Belgique, 1971, 1h36, vostf – 16
Valerie et Stefan, immobilisés à Ostende, séjournent dans un vaste hôtel désert en cette morte-saison. Le couple fait alors la connaissance de l’inquiétante comtesse Bathory et de sa protégée Ilona, ténébreuses créatures de la nuit. Insidieusement, elles envoûtent d’abord le jeune homme, fasciné
par des meurtres mystérieux perpétrés dans la région, puis Valerie, intriguée par l’étrange relation qui unit les deux femmes… Film phare des seventies, Les Lèvres rouges réinvente le mythe de la comtesse Elisabeth Bathory sous les traits d’une Delphine Seyrig ensorcelante et manipulatrice. Après Häxan
de Benjamin Christensen (Travelling 2020), le compositeur et musicien islandais Barði
Jóhannsson redonne vie à l’oeuvre fantastique et envoûtante de Harry Kümel.


Notre avis: **

Vaut surtout pour Delphine Seyrig en vampire et pour quelques jolies images. Le tout n’est pas nécessairement si consistant.

SAYAT NOVA (CRÉATION)
par Jonathan Seilman, Alice Dourlen et Paul Loiseau
Sayat Nova de Sergueï Paradjanov
URSS, 1968, 1h19, vostf
Pour cette nouvelle création, les musiciens Jonathan Seilman, Alice Dourlen, et Paul Loiseau s’emparent du film surréaliste soviétique, Sayat Nova de Sergueï Paradjanov. Quasi muette, cette oeuvre cinématographique, série de plusieurs tableaux, se prête tout à fait au jeu du ciné-concert et à
la réinterprétation musicale. « La peinture est muette, mes films aussi », dit Paradjanov. Pour construire ce projet visuel et sonore, le créateur son nantais Jonathan Seilman s’entoure de l’artiste visuelle Alice Dourlen (également connue pour ses expérimentations sonores sous le nom Chicaloyoh) et le musicien du trio La Terre Tremble !!!, Paul Loiseau. Co-production Murailles Music, Clair Obscur / festival Travelling, le Lieu Unique et le Jardin moderne.

Notre avis: ***

Paradjanov propose un cinéma oriental et expérimental très radical, pas nécessairement facile à saisir. Le ciné concert qui est proposé s’inscrit dans cette démarche. Une performance très intéressante en soi, qui met en valeur le film mais peut aussi parfois venir en concurrence avec lui: on regrettera que l’on soit plus dans un concert-ciné que dans un ciné-concert.


Programme Le Tryptique Sergueï Paradjanov


Parajanov Triptych de Sergueï Paradjanov Copies restaurées — URSS, 1966 1985, 46′, vostf
Le réalisateur et artiste arménien a développé une oeuvre prolifique et transdisciplinaire à la croisée de l’art conceptuel et du folklore. Aux côtés du chef-d’oeuvre Sayat Nova, ce programme, visuellement dynamique, rassemble trois films remarquables et nouvellement restaurés !
HAKOB HOVANTANYAN
1967, 10′
KIEV FRESCOES
1966, 15′
ARABESQUES ON THE PIROSMANI THEME
1985, 21′
En partenariat avec Ciné-Tambour, Université Rennes 2.

Notre avis: ***

Très particulier, mais pour qui rentre dans l’univers, un travail d’orfèvre.

Suivi à 20h30 de Crash de David Cronenberg (Royaume-Uni/Canada, 1996, 1h40)

Notre avis: **(*)

Pas nécessairement le meilleur Cronenberg, mais un film qui fit ses effets à l’époque.


OGGY ET LES CAFARDS par Saro et Alexinho
Dès 8 ans
Oggy et les cafards de Olivier Jean-Marie — France, 2013, 1h20 CRÉATION
Depuis la nuit des temps, Oggy lutte contre trois cafards sans pitié !… Saro et Alexinho, champions du monde de Beatbox et de Beatbox Loopstation, joignent leur talents pour offrir une bande son live au
film truculent d’Olivier Jean-Marie ! Un voyage tout public inédit, tout en musique, bruitages et humour, au coeur de l’univers déjanté d’Oggy et les Cafards.


Co-production Show me the Sound, Clair Obscur / festival Travelling et l’Antipode MJC.

Notre avis:

LA PETITE TAUPE
par Ollivier Leroy et Pierre-Yves Prothais
Dès 2 ans
La Petite Taupe de Zdenek Miler — République tchèque, 1965 1975, 35’, animation
La Petite Taupe vit au milieu de la forêt entourée de nombreux animaux. Sa curiosité et sa joie de vivre l’entraînent dans des aventures rocambolesques aux côtés de ses amis. Entre world music, rock et classique, Ollivier Leroy et Pierre-Yves Prothais créent un univers à base de percussions, harmonium
et voix. De la composition aux bruitages, ils enrichissent l’image d’ambiances musicales contemporaines pour raconter les aventures de la Petite Taupe. Production Label Caravan et Les Films du Préau avec le soutien de la région Bretagne.

Programme de courts métrages :
LA PETITE TAUPE ET LA FUSÉE (1965)
LA PETITE TAUPE ET LE PARAPLUIE (1971)
LA PETITE TAUPE ET LA MUSIQUE (1974)
LA PETITE TAUPE ET LE DÉSERT (1975)

Notre avis:

Le Festin de Babette

Le Festin de Babette
par Bumpkin Island et Arnaud Stephan
Bumpkin Island (pop-rock nordique) et le comédien et metteur en scène Arnaud Stephan se réunissent pour créer une lecture musicale de la nouvelle Le Festin de Babette de Karen Blixen, récit qui entremêle les arts, la cuisine évidemment, mais aussi la musique et le chant. L’univers musical de Bumpkin Island apporte une dimension épurée et nostalgique. La singularité de leurs créations sonores – équilibres maîtrisés de guitares et claviers, voix envoûtantes et envolées de cuivre – et l’habitude du groupe de composer collectivement ont permis d’imaginer ce spectacle musical.


Co-production Clair Obscur / Festival Travelling, Les Champs Libres, Patchrock / Indiscipline, Origines /The Roof et Les Tombées de la nuit.
Récit-concert

Projection
LE FESTIN DE BABETTE
Babettes Gæstebud de Gabriel Axel
Danemark, 1987, 1h42, vostf
Avec Stéphane Audran, Bodil Kjer, Birgitte Federspiel
En 1871, Babette fuit au Danemark pour échapper à la répression de la Commune. Elle devient domestique dans un village luthérien. Quatorze ans plus tard, elle remporte une somme d’argent importante à la loterie. Elle décide de préparer un dîner français fastueux… Adapté de la nouvelle éponyme de Karen Blixen, Le Festin de Babette, classique international, est une ode à la gastronomie
et à l’hédonisme.

Notre avis:


À l’Ouest !

Le détail de la sélection à l’ouest se retrouve ici.

REMORQUES
De Jean Grémillon
France, 1941, 1h31
Avec Jean Gabin, Michèle Morgan, Madeleine Renaud

Notre avis : ****

Un film de Grémillon avec les dialogues de Jacques Prévert. Ici, le réalisateur s’attache à filmer un triangle amoureux où l’homme n’est pas seul maître des situations, mais où les femmes ont des rôles à part, percutants et profonds, tranchant quelque peu avec le rôle de la femme de mauvaise vie ou femmes épouses et mères de l’époque. Le film rend hommage aux remorqueurs, et aux métiers passion, mais montre également la confusion des sentiments, et Grémillon filme toute en empathie, les conventions sociales, et la valorisation des femmes ordinaires. Si la place des femmes n’est pas aussi significative que dans Le Ciel est à vous, il n’en reste pas moins que ce film quelque peu subversif, où les acteurs excellent, reste appréciable.


Séances spéciales

DETROITERS
d’Andreï Schtakleff AP Rencontre avec le cinéaste
et le producteur, Olivier Marboeuf
France, 2019, 1:27, vostf, documentaire
Que reste-t-il quand Détroit la capitale mythique de l’automobile meurt ? Un champ de ruines, des souvenirs et de la neige. Et un feu qui continue, fragile, car certains ne sont pas partis et tentent de comprendre comme de se reconstruire. En partenariat avec l’IFA

Notre avis:


LA VRAIE FAMILLE
de Fabien Gorgeart AP Rencontre avec le cinéaste et Mélanie Thierry, comédienne
France, 2022, 1:42
Avec Mélanie Thierry, Lyes Salem, Félix Moati
Anna, 34 ans, vit avec son mari, ses deux petits garçons et Simon, 6 ans, un enfant placé chez eux par l’Assistance sociale depuis l’âge de 18 mois. Un jour, le père biologique de Simon exprime le désir de récupérer la garde de son fils. C’est un déchirement pour Anna, qui ne peut se résoudre à laisser partir celui qui l’a toujours appelée « Maman ».


Notre avis: –

Un sujet qui pourrait être intéressant, mais un traitement téléfilm navrant.


LES MEILLEURES de Marion Desseigne-Ravel AP

Rencontre avec la cinéaste et scénariste
France, 2022, 1:20
Avec Lina El Arabi, Esther Rollande, Mahia Zrouki, Tasnim Jamlaoui
Sur un mur de mon quartier, on a tagué : Le premier qui tombe amoureux a perdu. C’est vrai. Parce qu’après, tout le monde parle sur toi et t’es à la merci. J’ai perdu. Je suis amoureuse d’une fille, je ne sais pas quoi faire…


Notre avis:

SHADOW COUNTRY
Krajina ve stínu de Bohdan Sláma AP Rencontre avec le cinéaste
République tchèque / Slovaquie, 2021, 2:15, vostf, N & B
Avec Magdaléna Borová, Csongor Kassai, Stanislav Majer
Des années 1930 à 1950, les habitants d’un petit village frontalier du sud de la Bohème se trouvent soudain confrontés à d’importants dilemmes politiques et ethniques. Les conflits de voisinage jusque-là insignifiants vont vite engendrer injustices, vengeances et folie. Une superbe et essentielle chronique rurale sur des personnages ordinaires emportés dans la tourmente de l’Histoire.

Notre avis: ***

Dans son dernier long-métrage Bohdan Slama relate l’histoire d’un petit village tchèque à la frontière autrichienne pendant la seconde guerre mondiale. Dans un superbe noir et blanc, le film explore l’ambiguïté des frontières dans un village découpé maintes fois depuis le temps de l’Empire austro-hongrois. L’annexion au Reich est réclamée par certains, et divise les villageois. Bohdan Slama livre un récit ambitieux, qui n’est pas sans rappeler le Ruban Blanc de Haneke. Un film sombre, qui en dehors des cruautés de l’Histoire, rappelle que les luttes de pouvoirs internes, même dans la petite histoire, peuvent se révéler toutes aussi cruelles.


RIEN À FOUTRE
d’Emmanuel Marre et Julie Lecoustre AP Rencontre avec les cinéastes
France / Belgique, 2022, 1:52
Avec Adèle Exarchopoulos, Alexandre Perrier
Cassandre, 26 ans, est hôtesse de l’air dans une compagnie low-cost. Vivant au jour le jour, elle enchaîne les vols et les fêtes sans lendemain, fidèle à son pseudo Tinder Carpe Diem. Une existence sans attaches, en forme de fuite en avant, qui la comble en apparence. Alors que la pression de sa compagnie redouble, Cassandre finit par perdre pied. Saura-t-elle affronter les douleurs enfouies et revenir vers ceux qu’elle a laissés au sol ?


Notre avis: ***

Premier long-métrage d’Emmanuel Marre et Julie Lecoustre, Rien à foutre dresse le portrait d’une jeune femme hôtesse de l’air, désinvolte et sans attaches. Tel est le synopsis. Mais nous nous rendons compte très vite, que derrière ce « rien à foutre » dressé par Cassandre, se cache surtout le « Rien à foutre » d’une société actuelle qui privilégie consumérisme au vivre-ensemble. On pourrait aisément dire qu’Adèle Exarchopoulos porte le film sur ses épaules tant ce rôle semble être fait sur mesure. En réalité, il conviendrait de nuancer cette affirmation par le travail des deux réalisateurs/scénaristes, vrai travail de documentation sur les hôtesses de l’air low-costs de notre époque. Caméra à l’épaule, le film a des apparences de documentaire. Et pour cause, en dehors de ce long travail de documentaire, les conditions de tournage ont voulu être le plus fidèle possible aux conditions de travail des hôtesses ;les scènes sont filmées dans de vrais avions hors sol, comme en témoignent certains plans à travers les hublots et le bruit des réacteurs incessant. Rien à foutre dépeint dans sa première partie la pénibilité de ce travail, l’extrême représentation des hôtesses en tout temps, dans une lumière crue, et dans un manque criant de reconnaissance, dressant la critique d’une société néolibérale qui n’en a « rien à foutre » de ces employés, les formant à des tests révélant l’absurdité du modèle de société actuel -on pense ici à la scène des sourires de trente secondes. Et puis Cassandre rentre chez elle après une période de mise à pieds. Après une transition en 35mm d’images de sa ville natale, l’ambiance se fait plus douce, plus feutrée, les lumières moins crues, moins vives. Le retour à l’intime et l’acceptation du deuil « à l’envers » s’effectue alors, au sol, dans le retour à la nuit et à la promiscuité.


MA FAMILLE AFGHANE
My Sunny Maad de Michaela Pavlátová AP Rencontre
France / Rép. tchèque / Slovaquie, 2022, 1:20, vostf,
animation
Kaboul, Afghanistan, 2001. Herra est une jeune femme d’origine tchèque qui, par amour, décide de tout quitter pour suivre son futur mari, Nazir. Elle devient alors le témoin et l’actrice des bouleversements que sa nouvelle famille afghane vit au quotidien. En prêtant son regard de femme européenne, sur fond de différences culturelles et générationnelles, elle voit, dans le même temps son quotidien ébranlé par l’arrivée de Maad, un orphelin peu ordinaire qui deviendra son fils…

Notre avis: –

Un sujet intéressant en soi, mais un traitement plutôt anecdotique, un récit par trop linéaire, et surtout, un regard qui n’apporte « rien » si ce n’est une accusation faiblarde de la main mise des hommes sur les femmes en afghanistan, du côté des talibans, mais pas que. Décevant.

SAVING ONE WHO WAS DEAD
Zpráva o záchraně mrtvého de Václav Kadrnka
Rencontre avec le cinéaste
Rép. tchèque / Slovaquie / France, 2021, 1:30, vostf
Avec Vojtech Dyk, Zuzana Mauréry, Petr Sal
Après un grave accident vasculaire cérébral, un homme tombe dans le coma. Sa femme et son fils sont soudainement confrontés à un corps immobile ; les médecins ne leur donnent pas beaucoup d’espoir. La personne bien-aimée est partie très loin et on ignore si un jour elle reviendra. Cette oeuvre semi-autobiographique explore avec finesse le monde transitoire entre la vie et la mort.

Notre avis: **

Un film théorique, dans le style très radical et reconnaissable de Vaclav Kadrnka. Le film propose cependant une réflexion sur le dialogue au père, la spriritualité, la solitude, la verticalité, et formellement travaille son sujet de façon très mécanique.

BRUNO REIDAL – 16
de Vincent Le Port AP Rencontre avec le cinéaste et Dimitri Doré, comédien
France, 2022, 1:41
Avec Dimitri Doré, Jean-Luc Vincent, Roman Villedieu
Le 1er septembre 1905, un séminariste de 17 ans est arrêté pour le meurtre d’un enfant de 12 ans. Pour comprendre son geste, des médecins lui demandent de relater sa vie depuis son enfance jusqu’au jour du crime. D’après l’histoire vraie de Bruno Reidal, jeune paysan du Cantal qui, toute sa vie, lutta contre ses pulsions meurtrières.


Notre avis: ***

Premier long-métrage de Vincent Le Port, diplômé de la Fémis en réalisation, Bruno Reidal a été Lauréat de la Fondation Gan pour le Cinéma. Le portrait dressé est celui de Bruno – de son vrai nom Jean-Marie – séminariste jugé pour le meurtre d’un jeune enfant. Les médecins cherchent à comprendre les raisons qui ont pu pousser Bruno, élève brillant, à commettre ce drame. Le jeune homme entreprend alors de répondre à leurs attentes en écrivant des dizaines de carnet où il décrira des chapitres entiers de sa vie selon les thèmes voulus par ces premiers. Avec sa posture à la Robert Hirsch dans une sorte de fuite en avant, un accent du cantal improvisé et une noirceur bien maîtrisée, Dimitri Doré livre ici un premier rôle sans fante en tant qu’acteur -d’habitude plus habitué à jouer dans des salles de théâtres-. Du côté technique, le réalisateur arrive à mettre en valeur ce petit bout de Cantal filmé sur deux mois d’été. Si certains plans fixes s’apparenteraient davantage à un bon téléfilm, des plans plus étonnants viennent contredire cette pensée (on pense notamment au magnifique travelling circulaire découvrant Bruno et Blondel sur leur rocher), et la photographie de certaines scènes est agréablement surprenante.


FLEE
de Jonas Poher Rasmussen AP Rencontre avec le producteur, Jean-François Le Corre
Danemark / France / Suède / Norvège , 2022, 1:30,
animation et documentaire
Depuis plus de vingt ans, Amin cache un secret qui menace de ruiner la vie qu’il s’est construite. Sur le point d’épouser son compagnon, il est poussé à se dévoiler. Réalisé principalement avec des images d’animation remarquables, Flee nous embarque dans le parcours d’un réfugié — de l’Afghanistan au
Danemark.

Notre avis:

SOUS LE BÉTON
Under the Concrete de Roy Arida AP Rencontre avec le cinéaste

France, 2020, 1:18, vostf
Avec Alain Najm, Nathalie Japiot, Ralph Choueiri, Elie Lteif, Toufic Khreich, Rony Khoueiry, Roland Najm

Beyrouth, Liban. Alors que la ville est traversée par une série d’attentats à la voiture piégée, un jeune trentenaire décide de tourner le dos à la situation délétère qui frappe son pays pour tenter de battre le record du monde de plongée sous-marine.


Notre avis:

RETOUR À REIMS (FRAGMENTS)
de Jean-Gabriel Périot AP Rencontre avec le cinéaste
France, 2021, 1:23, documentaire
À travers le texte de Didier Eribon interprété par Adèle Haenel, Retour à Reims (Fragments) raconte en archives une histoire intime et politique du monde ouvrier français du début des années 50 à aujourd’hui.


Notre avis: *

Un sujet intéressant, un bon démarrage qui laisse à penser que l’on va s’intéresser en détail à une France révolue, mais qui peut encore résonner chez quelques uns d’entre nous, en pensant à nos grands parents. Mais hélàs, rapidement, le récit vient à se répéter et à perdre de l’intérêt.

OUVERTURES
The Living and the dead Ensemble de Louis Henderson et Olivier Marboeuf AP Rencontre avec l’équipe du film
France / Haïti / Royaume-Uni, 2019, 2:12, vostf,
documentaire
Depuis les montagnes glacées du Jura en France aux centres urbains de Port-au-Prince en Haïti, ouvertures ramène le révolutionnaire Toussaint Louverture à la vie. Alors qu’un chercheur haïtien cherche à lire le passé au coeur des couches stratigraphiques du calcaire jurassien, une compagnie de jeunes acteurs répètent en Haïti la pièce de théâtre écrite par Édouard Glissant, qui conte les derniers jours du héros révolutionnaire Louverture, mort en exil en 1803 dans sa cellule du Fort de Joux, en France.


Notre avis: ***

Un petit bijou très improbable, un film concept qui étonne de bout en bout par son aspect littéraire. Peut rappeler l’esquive de Kechiche par moment.



Travelling Junior

En marge du festival principal se tient la manifestation Travelling Junior qui permet une éducation à l’image des enfants et présente assez souvent de petits trésors pour petits et grands !

La section Junior du festival de cinéma Travelling a pour ambition de permettre aux plus jeunes et aux adolescents de découvrir des films de qualité, venus des quatre coins du monde, des classiques du cinéma, en court et en long. Junior vous propose cette année, en regard de la ville invité de la section Urba[Ciné], une sélection de films d’hier et d’aujourd’hui, en provenance de la République tchèque. 

Junior – La compétition

Les films sélectionnés sont disponibles ici

  • Battery Daddy de Jeon Seung-Bae (Corée du Sud, 2021, 6′)
  • Black & White de Jesus Perez et Gerd Gockell (Suisse/Allemagne, 2020, 5’30)
  • Blue Curry de Magali Dunyach, Chien-Ju Hung, Jimin Jung, Vajra Pancharia et Léa Pietrzyk (France, 2021, 5′)
  • Un caillou dans la chaussure d’Éric Montchaud (France / Suisse, 2020, 11′)
  • Le Château maléfique réalisé par 22 enfants de 8 et 10 ans (Belgique, 2021, 5’37)
  • Children Of Gainmore : How they found it de Petr Mischinger (République tchèque, 2020, 8’28)
  • La Fringale de Raphaëlle Martinez (France, 2021, 3’)
  • Kiko et les animaux de Yawen Zheng (France/Suisse, 2020, 7’30)
  • Lost Brain d’Isabelle Favez (Suisse, 2021, 6′)
  • Patouille, des graines en parachute d’Inès Bernard-Espina, Mélody Boulissiere et Clémentine Campos (France, 2021, 6’10)
  • Orchestra Rehearsal de Tatiana Okruzhnova (Russie, 2021, 6′)
  • Tobi and the Turbobus de Verena Fels, Marc Angele (Allemagne, 2020, 7′)
  • La Trop Petite Cabane (This hut is too small !) d’Hugo Frassetto (France/Belgique, 2021, 6’30)
  • Sounds between the Crowns de Filip Diviak (République Tchèque, 2020, 14′)

 

Compétition Collège au cinéma 6e 5e (Scolaire)

  • Amani de Alliah Fafin (Québec / Canada, 2020, 17′)
  • Les Filles du vent de Héloïse Ferlay (France, 2021, 3′, animation)
  • Black Slide de Uri Lotan (Israël / Royaume-Uni, 2021, 11’12, animation)
  • Lovena de Olivier Sagne (Guyane, 2020, 28’50)
  • Blue Curry de Magali Dunyach, Chien-Ju Hung, Jimin Jung, Vajra Pancharia et Léa Pietrzyk (France, 2021, 5’47, vostf, animation)

Junior – Magies tchèques

  • La Petite Taupe  en Ciné-concert par Ollivier Leroy et Pierre-Yves Prothais
  • Programme La Révolte des jouets – Dès 4 ans
  • Le Rossignol de l’Empereur de Chine de Jiří Trnka précédé du court métrage Le Joyeux Cirque de Jiří Trnka – Dès 7 ans
  • Programme Monsieur et Monsieur de Bretislav Pojar et Miroslav Stepanek – Dès 3 ans.
  • Katia et le crocodile de Vera Simkova, Jan Hucera -Dès 5 ans.
  • Le Dirigeable volé de De Karel Zeman – dès 5 ans
  • Les Chevaliers des rêves de Josef Pinkava – Dès 10 ans.
  • Programme L’Atelier enchanté de Hermína Tyrlová – Dès 3 ans.
  • Les Nouvelles aventures de Ferda la fourmi de Hermina Tyrlova – Dès 3 ans.
  • Même les souris vont au paradis de Denisa Grimmová et Jan Bubenicek – Dès 6 ans.

Nos avis: