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Article publié dans “Berlin2023”

#Berlinale2023 – Le palmarès

Nous ne nous étions risqués à aucun pronostic cette année, l’exercice nous semblant difficile, et la sélection étant bien moins politique que ce à quoi la Berlinale avait pu nous habitué. D’ordinaire, nous avions le nez assez fin, les films parvenant à combiner une belle forme artistique, un sens de la provocation avec un message politique porteur et d’actualité font d’excellents candidats à l’Ours d’or. Mais cette année, le film le plus artistiquement intéressant selon nous (Mal Viver) n’était pas sans défaut (sa relative longueur, son côté théorique un peu trop poussé dans ses retranchements, et sa déconnexion du monde d’aujourd’hui), et les autres films proposés de qualité ne se démarquaient pas nécessairement. Le Jury de Kristen Stewart a décidé d’une certaine façon, de répondre à la Mostra, en honorant un documentaire français Sur l’Adamant de Nicolas Philibert qui promeut l’action menée dans un hôpital de jour à Paris. Ce choix n’était clairement pas le notre, car le documentaire souffre de deux défauts majeurs, une forme relativement ordinaire, et surtout un angle d’attaque qui nous a perturbé : sensé combattre l’image que peuvent avoir les personnes qui souffrent de troubles mentaux véhiculée par les médias et le cinéma (juste constat), le documentaire en instaure une nouvelle tout aussi réductrice et critiquable (les délires des patients en font d’eux des êtres différents, marginaux, dont il faut prendre soin par des pilules efficaces et à qui il faut proposer des activités récréatives pour les aider non à se reconstruire, mais à passer du temps avec leur semblable). Choix donc aux antipodes de celui de la Mostra qui honorait un documentaire de Laura Poitras au propos radical, accusateur, qui rend grâce à une artiste, à son art, à ses combats, le tout dans un exercice d’enquête impressionnant (archives fouillées, interviews percutantes et sensibles) bénéficiant d’une écriture au montage virtuose. A regarder Sur l’Adamant, on se demande même si des artistes écorchés comme Nan Golding, ou des Van Gogh auraient le droit de citer du fait de leur vision du monde hors système … Le reste du palmarès correspond bien davantage à nos propres ressentis.

Voici ce palmarès