Il y a deux ans, la ressortie en salles en une superbe copie restaurée des Enfants du paradis (1945) permettait au public français de (re)découvrir Marcel Carné. Œuvre fleuve, symbole d’une France libérée, le film restituait l’image d’un cinéaste en proie à la folie des grandeurs. Ce retour de Carné sur le devant de la scène cinéphilique ne doit cependant pas faire oublier l’autre pan de sa filmographie. Intimiste et contemporain de son époque, Le Jour se lève, réalisé en 1939, peut apparaitre comme le reflet inversé des Enfants du Paradis. Pourtant, un lien se tisse entre les deux films, passage qui assure l’homogénéité d’un miroir à deux faces, opposées mais complémentaires. La ressortie en salles de ce chef d’œuvre du cinéma français des années trente, nous permet d’entrevoir la complexité toute limpide du cinéma de Marcel Carné, auteur aujourd’hui libéré des méprises qui entachèrent trop longtemps la grandeur de sa production.
Article publié dans “Analyse de films”
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