Arnaud Desplechin livre avec Roubaix, une lumière, présenté en compétition au 72ème Festival de Cannes, un film inattendu, surprenant pour qui suit son oeuvre cinématographique.
Desplechin se plonge ici dans une histoire réelle, dans des enquêtes policières. Il choisit de s’inscrire dans un genre, mais il le revisite à sa façon. En respectant certains codes, certaines règles, ou au contraire, en s’en éloignant, il crée une œuvre cinématographique moderne, très personnelle, dont le genre ne semble pas si déterminé.
Le film oscille en effet d’une ambiance à l’autre : de la violence et de l’ angoisse dans les scènes d’enquête; de la douceur, de la joie et de la pitié dans les scènes de retrouvailles familiales, des discussions amicales, des réflexions Dostoievskiennes sur la solitude et la nature du crime. Il se joue des contrastes multiples, utilisant tout ce que le cinéma offre à sa disposition, la lumière de Roubaix est magnifiée par des filtres dorés, la musique jazzy accompagne toutes les scènes qui sont de l’ordre de l’ordinaire, du quotidien de la brigade policière, et surtout, la composition des personnages, et la direction d’acteurs, offre des clairs-obscurs particulièrement saisissants.