Les Misérables d’Henri Fescourt, réalisé en 1925, est désormais proposé à voir gratuitement sur « Henri« , la plateforme des collections films de la Cinémathèque française.
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La fondation Jérome Seydoux Pathé et la cinémathèque française présentent, à partir de vendredi 10 juillet et samedi 11 juillet, la version restaurée et intégrale du chef-d’oeuvre d’Henri Fescourt en quatre parties (durée totale 381 minutes). Cette restauration 4K a été effectuée au laboratoire du CNC en 2014 en collaboration avec La Cinémathèque de Toulouse et en partenariat avec Pathé et la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé.
L’enjeu de cette restauration était de retrouver Les Misérables avec toute la richesse des différentes techniques de couleurs utilisées en 1925 par Henri Fescourt. À partir d’un négatif Pathé conservé par le CNC et d’une copie d’exploitation en couleur conservée par la Cinémathèque de Toulouse, le film est ainsi restitué dans une version la plus proche de celle présentée aux spectateurs en 1925.
Qualifié à l’époque de « chef-d’œuvre de la cinématographie mondiale », le film reçut un accueil quasi unanime. Il était pourtant connu jusqu’à présent uniquement en noir et blanc et dans une version de courte durée. Henri Fescourt signe, avec ses Misérables, une somptueuse adaptation du célèbre roman de Victor Hugo, déjà porté plusieurs fois au cinéma, avec notamment une première adaptation chez Pathé par Albert Capellani en 1913.
En s’attaquant à nouveau à ce chef d’œuvre de la littérature française, Fescourt réalise un feuilleton haletant, sensible, d’une psychologie rare, répondant à la politique de productions de la Société des Cinéromans dont l’ambition était l’adaptation à l’écran de grands récits populaires, centrés autour d’une figure à la fois héroïque et complexe, à laquelle le public pouvait facilement s’identifier. Il rassemble une troupe d’acteurs exceptionnels évoluant dans des décors naturels saisissants. « En de vastes tableaux composés avec une large compréhension de l’œuvre inspiratrice, Henri Fescourt a condensé toute la poignante beauté et toute la grandeur du gigantesque poème… », lit-on dans Le Matin en 1925.
Nous avons eu la chance de découvrir cette version restaurée lors de sa première projection public en décembre 2014 au TNT (Théâtre national de Toulouse) en ciné-concert. Pour plus d’infos sur ce premier mondial inédit, cliquez ici.
A cause de la fermeture de la Cinémathèque française depuis le 13 Mars, un corpus pédagogique et documentaire (des leçons de cinéma et des conférences, des sites et des articles consacrés aux expositions et rétrospectives) était déjà mis en ligne sur le site de la cinémathèque. A cela s’ajoute depuis peu, une plateforme dédiée à la diffusion des films issus de leur collection, pour répondre à un contexte très particulier, l’épidémie de Covid-19 et le confinement, mais aussi à la volonté de diffuser le plus largement possible quelques pépites méconnues du patrimoine cinématographique. Très attachée à la projection et à l’émotion partagée dans une salle, la Cinémathèque poursuit ainsi sa mission de transmission et de découverte.
Tous les soirs, à 20h30 et à cette adresse, un nouveau film est proposé parmi ceux que la Cinémathèque a restaurés au cours des vingt dernières années. Le site s’enrichira ainsi quotidiennement de merveilles, souvent rares, voire inédites.
Cette plateforme est sobrement intitulée « Henri », pour Henri Langlois, le père fondateur de la cinémathèque. Manière de rappeler que si les grands films de l’histoire du cinéma peuvent se regarder aujourd’hui sur ordinateur et en VOD, c’est parce que Langlois et quelques autres ont commencé par les sauver de la décharge, avant de les programmer, inlassablement, sans se soucier des modes et du temps qui passe.
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