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(Re)voir Ben Stiller – Une analyse de Jacques Demange

La vie rêvée de Walter Mitty
La vie rêvée de Walter Mitty

En France, la réputation de Ben Stiller repose principalement sur sa carrière d’acteur. Habitué des comédies grand public, Stiller fut rapidement catégorisé comme un comédien sans reliefs, une surface lisse et creuse. De l’amoureux transi de Mary à tout prix (There’s Something About Mary, Peter et Bobby Farrelly, 1998) au gendre (im)parfait de Mon beau-père et moi (Meet the Parents, Jay Roach, 2000), le jeu de Stiller repose essentiellement sur des expressions faciales reproductibles à l’envie, simples mouvements des traits adaptés à des situations comiques non moins systématiques. De l’autre côté de l’Atlantique pourtant, la persona de Stiller a toujours été reconnue comme double, présente à la fois devant et derrière la caméra. Dès 1994, et avant même que sa carrière d’acteur ne soit vraiment lancée, Stiller devient réalisateur. Génération 90 (Reality Bites), son premier film, se présente comme un témoignage doux-amer d’une époque et d’une jeunesse en perte de repères. Aussi la filmographie de Stiller se dédouble.