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Article publié par “jacques demange”

Doctorant en études cinématographiques à l'Université de Strasbourg, passionné par le cinéma et ses images en mouvement.
Mes goûts sont assez éclectiques, bien qu'orientés principalement vers le cinéma américain (classique, moderne, contemporain), et italien (Michelangelo Antonioni, Luchino Visconti, Dino Risi, Dario Argento).
Je m'intéresse aussi au jeu de l'acteur de cinéma, à la comédie, au fantastique, à tous ces genres et registres qui travaillent la mise en scène et procurent des émotions sensori-visuelles.
Des premiers films d'Edison ou des frères Lumière aux blockbusters ou films d'auteurs contemporains, l'art cinématographique évolue, bascule vers de nouveaux supports, et transforme notre manière de voir le monde. D'une représentation à son appréhension, les articles que je propose cherchent leur place au milieu d'images qui, toujours, nous invitent à prendre position.

Le Jour se lève – Un transport poétique

Il y a deux ans, la ressortie en salles en une superbe copie restaurée des Enfants du paradis (1945) permettait au public français de (re)découvrir Marcel Carné. Œuvre fleuve, symbole d’une France libérée, le film restituait l’image d’un cinéaste en proie à la folie des grandeurs. Ce retour de Carné sur le devant de la scène cinéphilique ne doit cependant pas faire oublier l’autre pan de sa filmographie. Intimiste et contemporain de son époque, Le Jour se lève, réalisé en 1939, peut apparaitre comme le reflet inversé des Enfants du Paradis. Pourtant, un lien se tisse entre les deux films, passage qui assure l’homogénéité d’un miroir à deux faces, opposées mais complémentaires. La ressortie en salles de ce chef d’œuvre du cinéma français des années trente, nous permet d’entrevoir la complexité toute limpide du cinéma de Marcel Carné, auteur aujourd’hui libéré des méprises qui entachèrent trop longtemps la grandeur de sa production.