Dans La Ronde (1950), tout tient de l’alternance. Ainsi le mari (Fernand Gravey) verbalise la morale circulaire qui agite la pensée du narrateur (Anton Walbrook). Car, dans le film de Max Ophüls, le temps passe et revient, le désir nous gagne puis s’éteint. Tout continue, tout reviendra promet le narrateur à une domestique (Simone Simon) délaissée par son amant-soldat (Serge Reggiani), au mari que sa maitresse (Odette Joyeux) a oublié. Vienne 1900, que traverse la caméra de Ophüls, entrouvrant les plis des robes et des décors pour mieux nous faire voir le plaisir enfoui d’une alternance heureuse. Questionner La Ronde c’est y prendre part à son tour, entamer une valse vertigineuse qui nous mène toujours de l’extra à l’intra, du micro au macro, ou inversement.