Si les trois statuettes remportées par La Forme de l’eau lors la 90e cérémonie des oscars (meilleur réalisateur, meilleur film, meilleure musique) ont permis d’affirmer l’excellence du film de Guillermo del Toro, ce petit triomphe a tout autant contribué à souligner le retard pris par l’académie dans la reconnaissance de l’œuvre du réalisateur mexicain. Soutenu par la critique et le public depuis Cronos (1990), son premier long métrage, del Toro a de film en film maintenu une cohérence thématique et stylistique fondée sur un rapport duel entre réalité et fantastique selon une ambivalence commune autour du rêve et du cauchemar. Dont acte avec La Forme de l’eau qui apparaît (pour le moment) comme le point culminant de cette recherche.