À lui seul, son nom évoque aux cinéphiles du monde entier un univers maintes fois arpentés. Violence et dérision constituent l’essence de son art. Jamais totalement appréhendés, ses films font goûter au regard les délices d’un gigantisme baroque et burlesque. Sergio Leone, résolvons-nous à le nommer, figure une statue invitant au recueillement de l’esprit et aux plaisirs des sens. La ressortie en salles cette semaine de Le Bon, la Brute et le Truand (Il buono, il brutto, il cattivo, 1966), troisième opus de sa trilogie du dollar, affirme la maturité d’un style et d’une manière aujourd’hui connus de tous. Cette ressortie – qui fait écho à la sortie le 19 novembre du coffret Blu-ray/DVD « Sergio Leone : Le maître du Western » – nous permet de redécouvrir cette statue particulière, d’en faire le tour pour tenter d’en saisir les multiples facettes, tout en sachant pertinemment que l’entreprise ne pourra qu’échouer. Bonheur d’un échec annoncé.