Voyage au bout de l’enfer (The Deer Hunter, 1978) marque un basculement dans la carrière de Michael Cimino. Après deux scénarios (Silent Running en 1972 et Magnum Force en 1973), et un premier long métrage prometteur (Le Canardeur, 1974), le style de Cimino arrive à maturité. Souvent considéré comme le premier volet d’un diptyque achevé un an plus tard avec La Porte du Paradis, Voyage au bout de l’enfer fait montre d’une maitrise de l’espace et du temps qui confine au grandiose. La ressortie en salles cette semaine de ce film de guerre pas comme les autres prouve le talent d’un cinéaste pour lequel sublime et tragédie furent toujours étroitement liés.