Parmi les quelques films de science-fiction ayant su marquer l’histoire du cinéma, Ridley Scott peut se targuer d’être à l’origine d’au moins deux d’entre-eux. En 1979, Alien parvenait à faire dialoguer film d’horreur et récit futuriste en faisant de la navette spatiale un huis-clos asphyxiant accueillant la venue d’un élément exogène. Le film impressionne par la somptuosité de ses effets spéciaux et de ses décors, par son atmosphère étouffante contrastant avec l’infini de l’univers. Ces qualités sont aussi celles qui font le prix de Blade Runner (1982). L’hybridation des genres touche ici son point culminant, tandis que la somptuosité formelle dont fait preuve le travail de Scott et de son équipe prolonge certaines thématiques propres à l’auteur du récent Seul sur Mars (The Martian, 2015). Alors que se prépare Blade Runner 2 réalisé par Denis Villeneuve avec Ryan Gosling, la ressortie en salles cette semaine de Blade Runner – – continue d’impressionner et d’interroger son public, une longévité qui confère à ce film le statut de chef-d’œuvre de la science-fiction et du cinéma tout court.