Un film de Coralie Fargeat
Avec: Demi Moore, Margaret Qualley, Dennis Quaid, Edward Hamilton-Clark, Gore Abrams, Oscar Lesage, Christian Erickson, Robin Greer, Tom Morton, Hugo Diego Garcia
Elisabeth Sparkle, vedette d’une émission d’aérobic, est licenciée le jour de ses 50 ans à cause de son âge. Le moral au plus bas, elle reçoit une proposition inattendue, celle d’un mystérieux laboratoire lui proposant une « substance » miraculeuse : si elle se l’injecte, elle deviendra la meilleure version d’elle-même, plus jeune, plus belle, plus parfaite grâce à une modification de son ADN…
Notre avis :
Avant le visionnage, on entendait certaines personnes parler de « films d’horreur ». Pourtant, cela ne renvoyait pas à l’image classique d’un film sur le satanisme, où les protagonistes sont possédés.
Après avoir vu le film, on n’y trouve toujours pas de satanisme, mais on peut presque parler de possession des personnages.
Le film se distingue par sa violence graphique, ses musiques électroniques abruptes (qui rappellent parfois l’univers de la techno), ainsi que par son thème engagé.
L’univers du film est fortement influencé par le cinéma classique, avec des références qui se succèdent : les tapis et la symétrie de The Shining, la musique et certains éléments de 2001 : l’Odyssée de l’espace de Kubrick, les coups de sabre et les projections de sang de Kill Bill de Tarantino, certains plans et cadrages de Lost Highway ou Mulholland Drive de Lynch, les cris d’horreur et les scènes de salle de bain de Psychose, ou encore les lèvres qui apparaissent à l’écran dans Vidéodrome de David Cronenberg.
En dépit de son aspect « horreur » et de son originalité visuelle, qui rappelle parfois les films du studio A24, on pense aussi au récent Barbie, notamment par son humour moderne et critique, ainsi que son thème : le regard de la société sur les femmes et ce qui en découle.
Le film, qui peut être divisé en deux parties, aborde un thème engagé et nous interroge sur notre corps, notre apparence et même la finitude de notre existence.
Bien que philosophique, le film repose parfois de manière excessive sur des effets gores et des trucages d’image, ce qui peut donner l’impression qu’il privilégie l’impact visuel à la profondeur du propos. Le scénario, quant à lui, n’est pas vraiment surprenant et reste assez linéaire tout au long du film. On pourrait donc le considérer davantage comme un film d’« attraction » que comme une grande œuvre cinématographique, bien que ses références semble avoir visiblement inspirée la réalisatrice.
Cela dit, le film offre tout de même de bonnes idées de réalisation, et malgré sa durée relativement longue (2h20), il réussit à maintenir l’intérêt, notamment grâce à la dynamique de la double personnalité, qu’on retrouve aussi dans des œuvres comme la série Severance ou l’épisode « La chair vivante » de Doctor Who.
Pendant l’horreur, on ne s’ennuie pas, ce qui constitue déjà une réussite. On ne va donc pas trop attaquer le film.
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