En France, la réputation de Ben Stiller repose principalement sur sa carrière d’acteur. Habitué des comédies grand public, Stiller fut rapidement catégorisé comme un comédien sans reliefs, une surface lisse et creuse. De l’amoureux transi de Mary à tout prix (There’s Something About Mary, Peter et Bobby Farrelly, 1998) au gendre (im)parfait de Mon beau-père et moi (Meet the Parents, Jay Roach, 2000), le jeu de Stiller repose essentiellement sur des expressions faciales reproductibles à l’envie, simples mouvements des traits adaptés à des situations comiques non moins systématiques. De l’autre côté de l’Atlantique pourtant, la persona de Stiller a toujours été reconnue comme double, présente à la fois devant et derrière la caméra. Dès 1994, et avant même que sa carrière d’acteur ne soit vraiment lancée, Stiller devient réalisateur. Génération 90 (Reality Bites), son premier film, se présente comme un témoignage doux-amer d’une époque et d’une jeunesse en perte de repères. Aussi la filmographie de Stiller se dédouble.
Article publié par “jacques demange”
Doctorant en études cinématographiques à l'Université de Strasbourg, passionné par le cinéma et ses images en mouvement.
Mes goûts sont assez éclectiques, bien qu'orientés principalement vers le cinéma américain (classique, moderne, contemporain), et italien (Michelangelo Antonioni, Luchino Visconti, Dino Risi, Dario Argento).
Je m'intéresse aussi au jeu de l'acteur de cinéma, à la comédie, au fantastique, à tous ces genres et registres qui travaillent la mise en scène et procurent des émotions sensori-visuelles.
Des premiers films d'Edison ou des frères Lumière aux blockbusters ou films d'auteurs contemporains, l'art cinématographique évolue, bascule vers de nouveaux supports, et transforme notre manière de voir le monde. D'une représentation à son appréhension, les articles que je propose cherchent leur place au milieu d'images qui, toujours, nous invitent à prendre position.