1953, le déclin s’annonce. Alors que la télévision empiète sur les plates-bandes du cinéma, celui-ci riposte par un gigantisme que seul le grand écran pouvait offrir à ses spectateurs. L’espace s’élargit, les figurants et décors se multiplient, la couleur s’impose. Les superproductions cinemascopées et technicolorées accusent un retour en arrière. Le cadre se transforme en tableau, la caméra s’ankylose au profit d’une esthétique proprement théâtrale. Aux acteurs et à la scénographie d’assurer la dramatique du film. Arrêt sur image généralisée qui profitera à la comédie musicale, genre à l’intérieur duquel la théâtralité a toujours été assumée, sinon revendiquée. Parmi les quelques maîtres du musical, Vincente Minnelli occupe une place privilégiée dans le cœur de tous cinéphiles. Si Tous en scène (The Band Wagon, 1953) n’est pas son dernier succès, il n’en reste pas moins son film le plus célébré. Sa ressortie en salles cette semaine nous en expose les raisons.