
Parmi les réalisateurs français qui ont une trajectoire étrange, Erick Zonca est probablement l’un des mieux placés. La vie rêvée des anges nous avait scotché, d’autant que l’on apprenait que le réalisateur aux manettes officiait d’ordinaire derrière les caméras de Question pour un champion. Bon sang, comment un réalisateur qui avait tant à dire avait pu être bridé à ce point, quand tant de réalisateurs qui n’avaient plus rien à filmer continuaient d’occuper l’espace ? Et puis, nous avons attendu. Un peu au départ, Le petit voleur en 2000 était digne d’intérêt, et, s’il ne s’agissait pas de précellence, si l’essai tout proche du coup de maître (La vie rêvée) ne se réalisait pas pleinement, l’espoir demeurait, et nous savions qu’il faudrait à l’avenir inscrire Zonca dans le gotha des réalisateurs a minima à suivre. Comment comprendre alors qu’il fallut 8 ans pour entendre de nouveau parler de Zonca, à Cannes, avec Julia, bon à très bon, mais auquel il manquait une sève particulière qui le hisserait au palmarès ?

