De familières, les images deviennent inquiétantes. Le générique de Soleil Vert (Soylent Green, 1973) trace un passage prenant la forme d’un discours eschatologique. En 2022, le terrien souffre : son corps chemine à l’intérieur d’un espace saturé par la chaleur et la surpopulation. Le désastre climatique a bien eu lieu. Première conséquence : les denrées alimentaires, de plus en plus rares, ont été remplacées par des barres énergétiques sans saveur, dont la société « Soylent Green » possède le monopole. Ainsi résumé, il serait évident d’accoler à Soleil Vert l’étiquette de film « post-apocalyptique », raccourci réducteur minimisant l’impact esthétique et critique de cette science-fiction atypique.