Mis à jour le 29 janvier, 2017
Les comédies américaines ont en général tendance à se ressembler les unes aux autres. L’humour « potache » Farelli like occupe très majoritairement l’espace, et ce de longue date. Dans cette catégorie, se retrouvent bien entendu de nombreuses nuances, variations, Mary à tout prix est bien différent de chacun des épisodes de Police Academy ou de Y’a-t-il un flic pour …, très différent également de The Hangover, et la qualité des dites comédies est très variable; certaines trouvent leur rythme, produisent leur effet, quand d’autres s’enlisent.
La comédie romantique n’est pas en reste, nous pouvons sans hésitation affirmer qu’il s’agit là d’un pan entier de l’industrie du cinéma américain.
Difficile de taire également l’influence d’un cinéma surdynamité, avec en figure de proue le très joueur Tarantino; que cela gicle !
Le cinéma américain se fait fort également de comédies intimistes, dites « indépendante », entre lesquelles nous arrivons toujours à retrouver un liant, dans le format, ou dans le fond.
A part, nous retrouvons la très belle efficacité et le très grand soin des frère Coen, mais aussi la psychanalyse interminable d’un Woody Allen qui entre deux cartes postales touristiques superficielles parvient toujours à sortir quelques films qui comptent.
Alors quid de While we’re young ?
Josh et Cornelia Srebnick, la quarantaine, sont mariés et heureux en ménage. Ils n’ont pas réussi à avoir d’enfants mais s’en accommodent. Alors que Josh s’acharne sur le montage de son nouveau documentaire, il devient évident que l’inspiration n’est pas au rendez-vous. Il lui manque quelque chose… La rencontre de Jamie et Darby, un jeune couple aussi libre que spontané, apporte à Josh une bouffée d’oxygène et ouvre une porte vers le passé et la jeunesse qu’il aurait aimé avoir. Rapidement, Josh et Cornelia délaissent les amis de leur âge pour fréquenter ces jeunes cools, branchés et désinhibés… Josh avoue à Jamie qu’avant de le connaître, il n’éprouvait plus que nostalgie et désintérêt. Cette relation entre deux couples ayant vingt ans d’écart peut-elle apporter un autre souffle ?
L’exercice est délicat. La classification comédie en elle même porte à réflexion, mais elle s’impose, car au final, le film prête à sourire, plus qu’à rire. On pourrait certes tenter un rapprochement avec la filmographie de Ben Stiller, acteur principal ici, mais la substance est différente. While we are young est en effet nourri d’une réflexion philosophico-sociétale, d’une observation anti-conformiste d’une tendance naissante dans nos sociétés occidentales notamment les comportements individualistes et matérialistes qui prennent des formes différentes selon que l’on soit jeune en recherche de reconnaissance, ou établi. While we’re young serait plutôt à classer dans les comédies qui portent une réflexion, comme peut l’être par exemple l’excellent Birdman.
Outre sa B.O. ironiquement kitsch, la grande qualité de ce bon film réside principalement en ce que le scénario embrasse différentes perspectives, points de vue. Chaque personnage nourrit sa propre vision du bonheur et de l’apparence, et la confrontation produit son effet. Servi par des acteurs très pertinents dans leur composition, que ce soit le couple formé par Naomi Watts/Ben Stiller ou celui formé par Adam Driver – très en vogue, et dont le physique peut nous rappeler Adrien Brody – / Amanda Seyfried, While we’re young mérite assurément d’être découvert.
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