Brahim est un humoriste en pleine ascension. Sa réussite, il la doit à lui-même et à l’amour qu’il porte à Linda. Bon fils, il soutient les siens depuis toujours. Mais pour durer, Brahim doit sacrifier son grand frère, manager incontrôlable. Si l’échec peut coûter cher, Brahim va payer un tribut encore plus lourd au succès.
Il ne faut pas oublier que Teddy-Lussi Modeste est le réalisateur de l’original et incandescent Jimmy Rivière. Si, avec Le prix du succès, il semble s’ouvrir à un plus large public, on retrouve des fulgurances dignes de son précédent film, notamment dans la direction d’acteur.
Dans ce double portrait d’un humoriste rebeu et de son frère manager, on pense forcément à Jamel Debbouze et à sa fratrie qui a fait parler d’elle. Par ailleurs, le type de spectacle, de personnalité et la notoriété du personnage font forcément penser au comique issu de Radio Nova et Canal +.
Mais, si Tahar Rahim et Maïwenn s’en sortent honorablement, c’est Roschdy Zem qui scintille. Après des années de rôle de pépère de famille ou de blockbuster édulcorés, on retrouve le Roschdy de N’oublie pas que tu vas mourir, de Clubbed to death ou de La Californie. Ce qui constitue un incroyable contrepoids à son précédent rôle à l’affiche, Les hommes du feu, où il campait une énième figure paternelle fade et édulcorée. Le prix du succès lui offre un rôle de wesh ayant réussi, sulfureux, imprévisible, violent, vivant. L’acteur ne semble pas grimé sous les oripeaux du personnages -cheveux ras, bouc, costumes dignes de rappeurs ou de footballeur fortunés- comme si ceux-ci lui avaient toujours appartenu.
Dans cette histoire un brin imprévisible on retrouve aussi Grégoire Colin, autre figure, plus méconnue, du cinéma d’auteur français (La vie rêvée des anges notamment), lui aussi dans un rôle de composition, épaissi en homme de pouvoir cynique. Mais c’est bien Roschdy qui vole la vedette au film et constitue son principal intérêt, pour ceux qui n’ont pas oublié l’acteur animal et puissant qu’il fut -et est de nouveau- dans le cinéma des années 90/2000.
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