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Tempête – A bout de course

Tempête de Christian Duguay fait immédiatement penser à Jappeloup que le réalisateur québécois avait livré en 2013. Dans ces deux films, la thématique reste en effet la même, en l’occurrence celle du monde hippique. Mais, si Jappeloup se plaçait dans la sphère des concours de saut d’obstacles, Tempête visite celle des courses hippiques de purs sangs. A l’identique, les deux longs-métrages héritent du nom d’un cheval pour titre. Deux chevaux prometteurs pour autant de protagonistes à part entière autour desquels se trame l’histoire racontée à l’issue hypothétiquement positive.

Née dans le haras de ses parents, Zoé a grandi au milieu des chevaux et n’a qu’un rêve : devenir jockey ! Tempête, une pouliche qu’elle voit naître, va devenir son alter ego. Mais un soir d’orage, Tempête, affolée, renverse Zoé et vient briser son rêve. Elle va pourtant s’accrocher et tenter l’impossible pour renouer avec son destin.

Outre cette thématique commune, Tempête et Jappeloup sont aussi voisins dans leur conception. En effet, ces deux films sont des adaptations cinématographiques de nouvelles littéraires : Tempête au haras de Christophe Donner pour le premier nommé et Crin noir de Karine Devilder pour le second. Dès lors, un lien de filiation évident peut être tiré entre ces deux métrages.

Pour autant, Tempête n’est pas un remake de Jappeloup. Christian Duguay renouvelle par exemple sa distribution en totalité. Un casting homogène dans sa qualité mais duquel il faut pointer l’excellente prestation de Kacey Mottet Klein. Nous avions déjà remarqué ce jeune acteur dans Home (2008) et L’enfant d’en haut (2012) d’Ursula Meier puis dans Keeper (2015) de Guillaume Senez. Il hérite ici d’un rôle secondaire difficile à porter. Son incarnation très convaincante de bout en bout nous laisse un regret, celui d’un personnage insuffisamment développé dans cette adaptation cinématographique écrite par le réalisateur secondé par Lilou Fogli. La visite des traumatismes de son personnage aurait de plus permis d’équilibrer un récit très centré sur Zoé, fille du couple formé à l’écran par Mélanie Laurent et Pio Marmaï.

En matière de réalisation, Duguay pousse plus loin les curseurs de la mise en scène dans Tempête en comparaison de ce qui avait été constaté dans Jappeloup. Le réalisateur multiplie les plans aériens sur la Normandie et ses rivages côtiers. Plus notables encore, la composition et la réalisation des scènes de courses hippiques sont brillantes. Ces séquences ont été rendues possibles par la mise en œuvre d’une grande technicité et par la débauche de moyens conséquents. On ne peine en effet pas à imaginer la lourde logistique requise pour déboucher sur ces résultats irréprochables.

Les efforts produits dans la réalisation de Tempête sont conséquents et doivent donc être soulignés. Ils contrebalancent amplement un épilogue décevant. En bout de piste, le récit à bout de course échoue. Le final de Tempête relève d’une facilité scénaristique qui masque mal un indéniable manque de crédibilité. Dommage, cette fin vient abimer une narration plutôt bien tenue et maîtrisée jusqu’à ces derniers instants.

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