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Chez nous de Lucas Belvaux

Mis à jour le 13 mars, 2017

 

Pauline, infirmière à domicile, entre Lens et Lille, s’occupe seule de ses deux enfants et de son père ancien métallurgiste. Dévouée et généreuse, tous ses patients l’aiment et comptent sur elle.
Profitant de sa popularité, les dirigeants d’un parti extrémiste vont lui proposer d’être leur candidate aux prochaines municipales.

Il paraît qu’au sein d’un certain parti politique, il a été ordonné de ne pas visionner le film. Ce qui est plutôt dommage, car, contrairement à ce que pourrait imaginer les membres du FN, le film montre une héroïne qui n’est pas raciste, qui est serviable, gaie, positive. Le réalisateur s’est d’ailleurs inspiré du personnage de la coiffeuse de Pas son genre. Puisque Pas son genre a été tourné à Arras, et que trois-quarts des habitants de la ville votent FN, il s’est demandé : « La petite coiffeuse, pour qui aurait-elle voté ?

Aussi, comme on l’a dit, on retrouve une héroïne similaire, qui, par un concours de circonstance, vient à être candidate FN. Le médecin de famille (surprenant André Dussolier) lui propose de impliquer dans le parti.  Elle prend le temps pour réfléchir, et, parallèlement, retrouve un amour de jeunesse, Stéphane (Guillaume Grouix), dont elle ne sait qu’il a fait partie d’une milice d’extrême droit assez hardcore, dont même le FN ne veut plus. Là aussi, le personnage de Stéphane n’est pas montré comme un monstre, mais bien comme une personne capable de douceur, d’humanité et de gentillesse. Si, dans les médias, Lucas Belvaux fait bien part de son hostilité absolue envers le FN, il choisit, dans son film, une position nettement plus neutre, avec une volonté de montrer que les électeurs et membres sont des gens comme les autres, voire, pour certains, des gens « très bien ».

Sur le plan cinématographique, Lucas Belvaux fait montre de la même qualité filmique que d’ordinaire -un bon cinéaste donc. Emilie Dequenne prouve de nouveau qu’elle est une très bonne actrice (à quand le César ?) et Dussolier est parfait dans un contre-emploi de personnage manipulateur, froid, machiavélique.

On peut cependant regretter qu’on ne nous montre pas les contradictions du FN et de ses adhérents : les juifs, homosexuels, et personnes aux racines étrangères qui, comme le personnage de Danny Balint, se veuillent plus royalistes que le Roi au sein d’un parti dont l’histoire ne leur fait pas faveur (pour euphémiser).

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