Des mois qu’Antoinette attend l’été et la promesse d’une semaine en amoureux avec son amant, Vladimir. Alors quand celui-ci annule leurs vacances pour partir marcher dans les Cévennes avec sa femme et sa fille, Antoinette ne réfléchit pas longtemps : elle part sur ses traces ! Mais à son arrivée, point de Vladimir – seulement Patrick, un âne récalcitrant qui va l’accompagner dans son singulier périple…
Qu’Antoinette dans les cévennes compte au rang des films en Sélection Officielle Cannes 2020 n’était pas exactement dans nos pronostics. Il faut reconnaître que nous ne connaissions pas le cinéma de Caroline Vignal, qui propose ici son second film, vingt ans après son premier, Les autres filles. Notre curiosité s’en est nécessairement trouvé renforcée, mais cette sélection a aussi augmenter notre niveau d’exigence. Pour ne rien vous cacher, cela a même pu changer notre façon de voir le film, et nous hésitions jusqu’à présent à vous en proposer une critique – nous avons vu le film il y a quelque temps déjà. En l’occurence, on se demande si le label Cannois décerné au film le sert ou au contraire, le déssert. Cette même réflexion, nous l’avons eu sur d’autres films français qui ont également obtenu le label (A l’origine du monde, Un triomphe) et nous prenons dés lors de vous partager le constat que l’on dresse: à notre niveau, notre jugement s’en trouve altéré, tant nous ne comprenons pas sur quel critère le film a pu être retenu, et dans quelle sélection le film aurait pu figurer, si ce n’est dans cette fameuse catégorie Hors Compétition, très fourre-tout, qui réunit des films qui, en général, n’ont pas le niveau de leurs ambitions (si ce n’est quelques cas particuliers tels La Maison que Jack construit de Lars Von Trier).
Car Antoinette dans les cévennes ne se démarque pas. Ni en bien, ni en mal. Vous passerez sûrement un bon moment en compagnie d’Antoinette dans les cévennes, comme aviez passé un bon moment avec Karine Viard dans Les randonneurs, ou comme vous auriez passé avec une comédie romantique américaine des années 90-2000, lorsque Drew Barrymore les enchaînait.
Vous serez probablement charmé par la gouaille de son actrice principale, Laure Calamy, par ce personnage qui en assumant ses petits travers, en exposant ses petites contrariétés offre un pouvoir d’identification probablement plus fort qu’une super héros ou un profond détraqué … Probablement même que vous serez amené à sourire de temps à autre, peut être même à vous surprendre à rire – un peu mais pas trop. L’appel de la nature du grand air se rappellera peut être également à vous, et vous planifierez, un peu à l’avance, covid ou pas, vos prochaines vacances. Il serait plus surprenant que vous assimiliez le rôle central confié à un âne, à une référence littéraire (Cervantès) ou cinématographique (Bresson); le rapprochement serait délicat à justifier. Bref, vous trouverez probablement Antoinette dans les Cévennes sympathique. Comme tant d’autres films, en fait.
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