En Compétition :
Loveless, d’Andrey Zvyagintsev
Notre avis: ***
Un film qui a certes de la force, mais qui n’est pas un film fort. Bon,voire très bon, il porte son sujet de façon clinique: l’indifférence, l’égoïsme, l’absence d’amour ont des effets bien plus dévastateurs qu’ils ne le laissent présager. Critique politique, critique sociétale, Andrey Zhyagindsev signe un film à la beauté froide, où le mystère tient une part importante.
Good Time, de Benny Safdie et Josh Safdie
Notre avis: **
Une très belle photo, une belle ambiance musical que ne renierait pas Winding Refn, des plans intéressants, un style très américain et un scénario plutôt navrant …
You Were Never Really Here, de Lynne Ramsay
Notre avis : ****
Très beau. Très bien monté. Une violence cachée, esthétisée. Un sujet très masculin. Ramsay nous livre un film puzzle, qui se dévoile petit à petit, façon Lynch de la grande époque. Aurait sans contestation possible la palme d’or si le sujet était plus consistant.
L’Amant double, de François Ozon
Notre avis: ****
Le meilleur film d’Ozon qui cette fois réussit son insertion dans le fantastique au contraire de Ricky. Le film fonctionne à plein, emmenée par une Marine Vacht remarquable. L’amant double nous rappelle les meilleurs Bunuel.
Jupiter’s Moon, de Kornel Mandruczo
A Gentle Creature, de Sergei Loznitsa
Notre avis: ***
Très russe assurément, le film offre une peinture très âpre, voire morbide de la Russie et de ses habitants. Au détour d’histoire macabre, Loznitsa « s’amuse » -sic- de la bureaucratie, de la corruption, des moeurs dépravés. D’abord austère, le récit s’ouvre à une partie onirique qui n’est pas sans rappeler des provocations pasoliniennes. Assez puissant, et avec une mise en scène très précise.
Mise à mort du cerf sacré, de Yorgos Lanthimos
Radiance, de Naomi Kawase
The Day After, de Hong Sangsoo
Notre avis: ***
Malin, astucieux, fluide. Le cinéma de Sang-Soo, c’est du Garrel sous Soju. La philosophie, la lâcheté masculine, le soju, les amours contrariés, l’aspect autobiographique, le noir et blanc, les zooms et flip-flop de caméras: un nouveau joli film pour le plus français [dans son style] des cinéastes coréens.
Le Redoutable, de Michel Hazanavicius
Notre avis: **
Hazanavicius détourne Godard. Bien fait, plutôt drôle. Seul problème, l’élève n’est pas le maître et pire, l’élève hait le maître. Louis Garrel ne campe pas Godard, qui semble plutôt être un Pierre Richard qui mène des combats que les autres ne comprennent pas. Exercice au final assez vain.
Wonderstruck, de Todd Haynes
Notre avis: **
Un film qui risque de rafler de nombreux prix en dehors du festival, car il rend hommage au cinéma, car il porte un message universel, et quelques larmes devraient être versées. Mais le tout est assez sirupeux, et le caractère enfantin du film, assumé, le destine davantage aux Oscars qu’à la palme d’or.
Happy End, de Michael Haneke
Notre avis: ***
Haneke donne à voir un film somme ou plus exactement un précis de son cinéma. intéressant, très bien même, mais pour une fois, la perversion est suggérée, ce pourrait être plus fort, cela semble rentré.
Rodin, de Jacques Doillon
Notre avis: ****
Un film conceptuel, qui met le travail de création au centre du récit, de façon assez vertigineuse. Les dialogues et la photographie offrent tous deux des clairs-obscurs saisissant. Le portrait du sculpteur s’attache à souligner de façon très subtil son rapport aux femmes, aux corps, ses doutes, ses certitudes, son rapport au monde, à l’art. Un double jeu s’engage avec Camille Claudel, dans une partition très érotique, au sens littéraire du terme. Le tout ouvre sur l’art moderne, et le rejet qu’il a suscité, comme Rodin peut le faire, en proposant tout sauf un biopic sur Rodin.
Les Proies, de Sofia Coppola
Notre avis: **
Coppola revient dans sa zone de confort. Elle filme des femmes, des jeunes filles, sous une lumière des petits matins, rosée, s’intéresse à la question du désir, du sentiment. Comme un air de déjà vu ceci-dit, un rien académique.
120 Battements par minute, de Robin Campillo
Notre avis: **
Robin Campillo parle d’un sujet qu’il connaît bien et qu’il affectionne particulièrement. Son « en dehors des murs » à lui qui fut militant actup dans les 90 et fut aux côtés de Laurent Cantet pour « entre les murs » entre autres. Un casting très travaillé – l’un des critères étant la crédibilité du militantisme et du « parlé pédé »-, un propos politique contrasté, une impression incessante de mouvement, de vie, sur fond de lutte infinie. Aurait été générationnel si sorti vingt ans plus tôt.
Okja, de Bong Joon-Ho
Notre avis: ***
In The Fade, de Fatih Akin
Notre avis: *
Un sujet intéressant et d’actualité, mais Fatih Akin choisit de construire une histoire avant tout, laissant de côté l’inventivité formelle, et même, ce qui est la force de son cinéma, le rythme et la musicalité. Diane Krüger surjoue, ce qui certes a le mérite de la désacraliser, de lui faire endosser un autre habit, mais le pathos est trop immédiat pour nous saisir.
The Meyerowitz, de Noah Baumbach
Notre avis: **
un récit très intime, assez brillamment mené, qui ausculte des rapports familiaux souvent laissés de côté. Les sentiments entre frères, le rapport au père, le traumatisme de jeunesse, les préférences, sonts quelques uns des thèmes traversés. Chaleureux, intime, intéressant.
The Square de Ruben Östlund
Notre avis: **
Un propos qui s’attaque en apparence à l’art contemporain. Plus précisément, il en singe le principe, et le déploie tout à la fois. Il s’agit de questionner le bourgeois, de questionner ses valeurs, ses principes, ce qu’il considère comme la normalité et d’imaginer qu’il puisse nourrir une culpabilité face à des événements extérieurs. Nous ne sommes pas si loin de ce que Maren Ade a excellement réussi à faire avec Tony Erdmann, sans la finesse d’observation, sans l’humour décapant, sans la clownerie, mais nous sommes très loin des concepts Pasoliniens, du cinéma de Ferreri, même si le malsain s’invite pour interroger. Intéressant, certes.
Un Certain Regard :
Barbara, de Mathieu Amalric
Notre avis: *
Une déception. Amalric semble s’attaquer à un sujet inattaquable, et de fait, choisit d’éviter l’angle frontal pour lui préférer une mise en abime laissant entendre qu’il aurait pu faire un film sur Barbara. Cela n’est pas sans nous rappeler le montage fait du film de Terry Gilliam sur Dom Quichotte: On voit surtout les essais de Jeanne Balibar pour incarner l’icône, réussis dans l’ensemble, mixés avec quelques images d’archives et quelques textes volontairement floutants. On semble s’égarer avec elle, tout autant qu’Amalric – on s’interroge encore pourquoi Jeanne Balibar se nomme Brigitte dans le film quand l’effet eut été autrement plus saisissant si elle s’eut appelée Monique Cerf, Barbara, ou tout simplement Jeanne …
La Fiancée du désert, de Cecilia Atan et Valeria Pivato
Etroitesse, de Kantemir Balagov
La Belle et la meute, de Kaouther Ben Hania
Notre avis: **
Un film inégal qui traite d’un fait divers réel, parfois avec brio – de jolies scènes – parfois avec maladresse.
L’Atelier, de Laurent Cantet
Lucky, de Sergio Castellitto
Notre avis: **(*)
Un film très italien qui offre à Jasmine Trinca un très beau rôle. De très belles scènes pour un film dans l’ensemble réussi, qui sent à 200% le cinéma italien, notamment dans ses références. Le film pâtit ceci-dit d’une trop grande densité thématique, qui produit l’effet inverse à celui escompté, il dépassionne.
Les Filles d’avril, de Michel Franco
Western, de Valeska Griesbach
Directions, de Stephan Komandarev
Out, de Gyorgy Kristof
Before We Vanish, de Kiyoshi Kurosawa
Notre avis: **
Kurosawa livre un film de science fiction très intéressant en soi. Sur le fond, c’est très intelligent, parfaitement bien amené. On retrouve quelques uns des motifs auxquels le cinéaste Japonais nous a habitué. Sur la forme, le manque de budget se fait sentir, un tel sujet méritait probablement plus de clinquant.
En attendant les hirondelles, de Karim Moussaoui
Lerd, de Mohammad Rasoulof
https://www.youtube.com/watch?v=VOVaBJSDzNU
Jeune femme, de Léonor Seraille
Notre avis: ****
Emilie est allé le voir, puis le revoir !
Wind River, Taylor Sheridan
Notre avis: **
Après la guerre, d’Annarita Zambrano
Les films hors-compétition :
Les Fantômes d’Ismaël, d’Arnaud Desplechin (film d’ouverture)
Notre avis: ***
Blade of Immortal, de Takashi Miike
How to Talk to Girls at Parties, de John Cameron Mitchell
Visages, Villages, d’Agnès Varda et JR
Séances de Minuit :
The Villainess, de Jung Byung-Gil
Bulhandang, de Byun Sung-Hyun
Prayer Before Dawn, de Jean-Stéphane Sauvaire
Séances spéciales :
2 épisodes de la saison 3 de Twin Peaks, de David Lynch
La suite de la série Top of the Lake, de Jane Campion
Come Swim, de Kristen Stewart
Une suite qui dérange, de Bonni Cohen et Jon Shenk (suite du documentaire d’Al Gore)
12 Jours de Raymond Depardon
Ils (They) d’Anahita Ghazvinizadeh
Clair’s Camera de Hong Sang-soo
Promised Land d’Eugene Jarecki
Napalm de Claude Lanzmann
Demons in Paradise, de Jude Ratman
Sea Sorrow, de Vanessa Redgrave
© FDC
• Hors Compétition
D’après une histoire vraie de Roman Polanski
• Un Certain Regard :
La Cordillera de Santiago Mitre
Walking Past the Future de Li Ruijun
• Séances spéciales :
Le Vénérable W. de Barbet Schroeder
Carré 35 d’Eric Caravaca
• Séance enfants
Zombillénium d’Arthur de Pins et Alexis Ducord
Enfin, à l’occasion du 70e anniversaire, dont le programme détaillé sera annoncé prochainement, le Festival de Cannes offrira :
– une séance hommage à André Téchiné avec présentation de son nouveau film, Nos années folles.
– un événement ciné-concert de Tony Gatlif avec projection de Djam au Cinéma de la Plage.