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Les filles du soleil – premier coup de coeur en compĂ©tition

Mis à jour le 28 février, 2019

A ce stade de la compĂ©tition, notre coup de coeur ! Quoi que le film reçoive une critique assez assassine par certains (Le figaro, TĂ©lĂ©rama) principalement sur des critères politiques, mais aussi machistes !-  nous tenons pour notre part Ă  susciter le buzz autour de ce film, car sa QUALITE artistique le mĂ©rite !

Nous avons  Ă©tĂ© sĂ©duit par un genre qui en gĂ©nĂ©ral nous rebutte, le film de guerre. Eva Husson, qui avait connu un succès avec le somme toute ordinaire Bang Gang a eu Ă  nos yeux la très bonne idĂ©e  de ne pas faire du Katerine Bigelow, du cinĂ©ma testĂ©ronĂ©, mais de proposer une fiction qui met en avant une lutte, fait la part belle aux actrices, aux protagonistes, et Ă  la cause perdue, oubliĂ©e des Kurdes, peuple massacrĂ© et considĂ©rĂ©, Ă  juste titre ou non, comme essentiellement terroriste.

En rĂ©sumĂ©, Les filles du soleil est un film de guerre par une femme, avec des femmes, au sujet des femmes. Les filles du soleil nous est apparu ainsi très, pardon très très bon.  Les sujets, thèmes traversĂ©s sont nombreux, citons le courage, la force, le traumatisme, la guerre, le combat pour la vie et la libertĂ©, les chants, le sacrifice, la vocation, la condition fĂ©minine.

Outre le message politique particulièrement virulent, of combien nĂ©cessaire – pendant que Romain Gavras ne suit pas les pas de son père, pendant que Godard radote quelque peu, il est très apprĂ©ciable de voir une cinĂ©aste prendre fait et cause pour un sujet hautement sensible, et se risquer Ă  le mettre en images, nous avons surtout apprĂ©cier la fiction proposĂ©e, et au Mag CinĂ©ma, nous nous faisons une sainte vĂ©ritĂ© de juger les oeuvres non sur des aspects moraux, subjectifs, (Plaire, Aimer, courrir vite nous a par exemple divisĂ© nous avons retenu la seule de nos deux critiques qui s’attachait uniquement Ă  des critères artistiques  https://lemagcinema.fr/festivals/internationalfestival/cannes/honneur-a-honore/).

Les filles du soleil bĂ©nĂ©ficie en premier lieu d’une photographie et  d’une mise en scène  magnifiques. Parfois, le jaune omniprĂ©sent – le soleil, le sable, les ouvertures dans les tunnels, les Ă©clairages dans les zones sombres – nous rappelle l’Ă©clairage retenu par Kubrick pour Barry Lindon, les paysages fortement mis en valeurs comportent une fonction symbolique forte, les mouvements sont le plus souvent lents, Ă  pas de loups, pour mieux faire ressortir des combats qui sont très loins des images si fabriquĂ©es, si spectaculaires, oĂą le sang gicle de façon barbare et massive. Tout est affaire de jeu de pistes, de lutte de position; le spectaculaire laisse la place Ă  une vision autrement plus rĂ©aliste, qui laisse Ă©galement la place au delĂ  des seules angoisses aux moments de vie, passĂ©s, prĂ©sents, ou mĂŞme Ă  l’espoir d’un quelconque avenir. Le traitement narratif nous apparaĂ®t comme le second point fort du film, il est formidablement trouvĂ©, et permet de faire ressortir toute l’intensitĂ©, toute la beautĂ© du combat et de la fiction. Car Eva Husson a aussi eu la très bonne idĂ©e de proposer une fiction, de ne pas chercher Ă  proposer un documentaire, mais bien une fiction, ce qui lui permet de toucher plus large, mais aussi de glisser, et de façon nullement grotesque comme cela se voit souvent, des Ă©motions, des larmes auxquelles le spectateur peut aisĂ©ment s’associer car elles existent rĂ©ellement de ce cĂ´tĂ©, très oubliĂ©, du monde.

Les filles du soleil est donc d’autant plus une très belle surprise qu’elle nous Ă©tait inattendue

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