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The Last Tree: une quête d’identité

Jeune britannique d’origine nigériane, Femi a connu une enfance heureuse en famille d’accueil dans la campagne du Lincolnshire. Quand il doit tout quitter pour aller vivre avec sa mère biologique dans un HLM à Londres, c’est un vrai déchirement. Entre les codes culturels de sa mère qui lui sont étrangers et ce nouvel environnement citadin difficile, Femi doit déterminer quel genre d’adulte il veut devenir…

Pour son second long-métrage, Shola Amoo arrive à renouveler les codes du cinéma sur le thème de la quête identitaire d’un jeune adolescent.

Le film est découpé en trois parties -qui n’est pas sans rappeler le découpage de Moonlight de Barry Jenkins. Dans la première nous suivons le jeune Olufeme, enfant intégré au sein d’une campagne anglaise auprès de ses amis – blancs -, dans une école où il nous apparaît discipliné, puis en famille d’accueil auprès de Mary grâce à qui il peut s’épanouir dans un cadre propice à la discussion. Mais le jour où sa mère décide de le récupérer, Olufeme se voit contraint de déménager dans un quartier populaire de Londres dans un environnement fragile d’où il était protégé.

Une ellipse nous montre ensuite le jeune enfant devenu adolescent, en quête d’identité et commençant à flirter dangereusement avec le milieu de l’illégalité.

Ce long-métrage est appréciable pour la lenteur de son rythme qui nous permet de suivre les évolutions psychologiques du jeune Olufeme. De jeune « noir », intégré, parmi les « blancs », Olufeme devient un homme qui doit trouver sa place et s’intégrer auprès de la population « noire » de son quartier londonien. En cherchant à reconstituer son identité auprès de personnes qu’il estime comme similaires, Olufeme s’étonne de ce monde qui ne lui ressemble pas.

Le film aurait pu tomber dans de nombreux clichés concernant l’entrée dans la délinquance dans les quartiers défavorisés, mais ce n’est sans compter le jeu d’acteur de Tai Golding et de Sam Adewunmi interprétant respectivement Olufemi enfant puis adolescent, qui par de simples regards et gestes, apporte une profondeur au personnage.

Si la quête d’identité passe en premier par la violence, par l’entrée dans la délinquance, elle se tourne ensuite vers la compréhension et l’acceptation de la situation, le recherche de liens – qui ici aussi ne s’exprime pas nécessairement par la parole- avec Mary, sa famille d’accueil (interprétée par Denise Black), mais aussi avec sa mère, qu’il apprendra à connaître davantage à travers un voyage initiatique au Lagos, constituant la troisième partie du film.

Le point de vue d’Olufeme n’est pas le seul développé , celui de la mère gagne petit à petit en importance. Au fil du temps, le rapport entre les deux se fait de plus en plus profond et touchant, et au passage, révèle une actrice brillante –Gbemisola Ikumelo-.

L’esthétique du film peut dérouter. Les codes cinématographiques empruntent davantage à ceux du feuilleton télévisé que du film d’auteur. Certes, la lenteur du film est assumée et justifiée, mais l’utilisation du grand angle ou de gros plans avec arrêts sur image, la musique criarde, nous agacent. Ces quelques maladresses nuisent certes à la qualité formelle du film, mais n’enlèvent rien au contenu et à la profondeur du récit.

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