Mis à jour le 23 février, 2019
Le monde est à toi est un film jubilatoire. Le style visuel et la virtuosité de Romain Gavras, celle de ses clips, celle de son précédent film, sont au rendez-vous. Cet anti Parrain (il s’agit de ne pas magnifier les truands, bien au contraire) nous fait décoller dès ses premières images, pour ne nous laisser ré atterrir qu’à la fin.
Multi référentiel (les films de bandits, Booba, le mythe des Illuminatis), aucune seconde n’est perdue pour le spectateur. Comme toujours la photographie et la mise en scène sont impeccables -c’est là le grand talent de Gavras fils.
Mais le plus important sont les rôles et leurs interprètes. Jamais on n’avait vu Adjani camper un tel personnage, aux antipodes de tout ce qu’elle a pu interpréter. Sans aucun doute son meilleur rôle depuis La journée de la jupe. Dans Le monde est à toi elle vient nous rappeler qu’elle est la « taulière » du cinéma.
Vincent Cassel joue un contre-emploi en petit voyou fatigué et lent d’esprit. On a le plaisir de retrouver Oulaya Amamra ( découverte dans Divines) en jeune femme fatale et vénale. Karim Leklou, tout comme le reste du casting, fait ses preuves en petit truand vieux garçon voulant avoir une vie honnête et normale. A noter que le moindre petit rôle est tout aussi travaillé que les rôles principaux.
Le monde est à toi possède une caractéristique particulière : complètement prenant lorsqu’on le visionne, il ne laisse aucune empreinte au spectateur après, comme une sorte de rêve bizarre et marrant.
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