Mis à jour le 14 août, 2014
Premier film du tandem Sebastien Magianni et Olivier Vidal. Un pari audacieux pour ces jeunes réalisateurs.
ENFANCES MALMENEES
Léo est un jeune orphelin que la vie n’a pas épargné. Ayant subi des humiliations dans son précédent foyer, il a du en changer. C’est David (Mehdi Nebbou), qui va l’accueillir. Educateur à la fois ferme et tendre, il incarne une figure paternelle forte. A ses côtés, une psychologue interprétée par Delphine Depardieu et un directeur qui n’est autre que le père de la thérapeute.
Léo incarne le personnage le plus trouble, à la fois sombre et violent. Sa pulsion de mort auto-destructive s’exprime à travers ses multiples excès de colère. Affichant un fort caractère, il domine les autres enfants du foyer. Ce qui pourrait sembler un paradoxe, c’est sa soif d’écriture. Celui qui brandit l’agressivité comme un étendard est en réalité un jeune garçon sensible.
L’ECRITURE ET L’AMOUR DE LELOUCH
L’écriture pour refuge, Léo écrit une nouvelle destinée à Claude Lelouch. C’est en effet un fan inconditionnel du cinéaste. Plus qu’un objet d’adoration, ce dernier représente un point fixe dans l’univers de cet enfant traumatisé.
Toute l’intrigue du film prendra son sens lorsque son meilleur ami, Nino, fuguera du foyer pour apporter la nouvelle au cinéaste de renom.
UNE QUETE INITIATIQUE
Le petit Nino se confrontera à bien des obstacles pour gagner Paris dans le but d’apporter la nouvelle à Claude Lelouch. Ce périple prend alors des airs de quête initiatique.
De sa folle épopée, Nino dira tout dans de multiples lettres adressées à Léo. Il livrera chaque détail de ce parcours du combattant, laissant alors son ami en proie à une inquiétude mêlée d’admiration et de reconnaissance.
Le film évoque le thème du passage de l’innocence à la prise de conscience de la réalité du monde, parfois dans sa plus belle cruauté. De plus, un parallèle se dresse entre la situation de Nino et le héros de la nouvelle de Léo. In fine, tout porte à croire que le film lui-même est une parabole voire une mise en abyme sur le mode du conte. En effet, on ne peut s’empêcher de songer à une corrélation entre Léo, Nino et les deux réalisateurs. Une nouvelle peut très bien devenir un scénario. Pure hypothèse néanmoins.
UN FILM CLASSIQUE DANS SA FORME ET FÉDÉRATEUR
Sur la forme, les plans sont somme toute classiques. Par ailleurs, on peut noter quelques scènes à l’esthétique plus forte que d’autre (Léo en proie à une vive émotion par exemple). La musique est quant à elle, une composition originale, plus ou moins heureuse.
Enfin, par ses thèmes ce film est fédérateur. Servi par une bonne distribution et une intrigue savamment ficelée, il mérite d’être vu.
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