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Ouvert la nuit D’Edouard Baer : les tribulations d’un parisien à Paris

Mis à jour le 8 mars, 2017

Le pitch : Luigi a une nuit pour sauver son théâtre. Une nuit pour trouver un singe capable de monter sur les planches et récupérer l’estime de son metteur en scène japonais ; une nuit pour regagner la confiance de son équipe et le respect de sa meilleure amie – qui est aussi sa plus proche collaboratrice… et pour démontrer à la jeune stagiaire de Sciences Po, tellement pétrie de certitudes, qu’il existe aussi d’autres façons dans la vie d’appréhender les obstacles…

Ouvert la nuit est le film d’un artiste qui se regarde jouer parfois. Il y a un brin de narcissisme dans le personnage de Luigi mais il y a une vitalité dans ce film foutraque où Edouard Baer cherche à fabriquer ou plutôt provoquer des situations incongrues, comme la visite dans le squat d’une famille black. On aurait pu voir dans ce film un objet formaté « humour Canal + » mais loin s’en faut, cette virée nocturne dans Paris est pleine de rebondissements, de rencontres. La manière dont est filmé Paris, esthétisante, est une des grandes réussites du film. Il y a aussi, dans Ouvert la nuit, quelque chose de la comédie italienne, dans le jeu fantaisiste de Luigi. La parole circule beaucoup dans le film et crée du lien, voire du liant, entre les personnages. Le film est également un hommage aux saltimbanques, avec des « tronches de cinéma », comme le personnage du vendeur de fleurs, plus connu pour avoir fait la pub d’Orangina Rouge. Ce film aurait pu aussi s’appeler Les tribulations d’un parisien à Paris, tant il est connecté aux lieux de la ville. On notera que le personnage de Sabrina Ouazani n’est pas assez mis en valeur et ne réussit pas à faire sa place face à un Edouard Baer volubile. Quant à Audrey Tautou elle ne dépareille pas des rôles dans lesquels on a l’habitude de la voir. Elle fait du Audrey Tautou. On peut se perdre dans le grand nombre de personnages qu’il y a dans le film, une intrigue plus resserrée autour de quelques personnages principaux aurait rendu le film plus intelligible. Cependant on aime s’égarer avec Edouard Baer dans ses digressions filmiques, qui font le charme du film, avec les rencontres et la multiplications des points de vues et des plans. Ouvert la nuit a le mérité d’avoir des vrais idées de cinéma et de tenter de nous présenter une virée nocturne originale dans Paris. Ne pas oublier Michel Galabru en guest star qui joue son propre rôle et dont c’est émouvant de voir sûrement l’une de ses dernière apparitions à l’écran. D’ailleurs le film lui est dédié ainsi qu’à Jean-François Bizot, un des fondateurs de Radio Nova et grand découvreur de talents. Pour conclure, ce film plaira sûrement aux noctambules, aux amateurs d’humour fantasque et décalé qui retrouveront la palette de jeu d’un Edouard Baer au top de sa forme.

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