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La ligne (à ne pas franchir!) 

Mis à jour le 14 janvier, 2023

Après avoir agressé violemment sa mère Christina lors d’une dispute, Margaret est arrêtée par la police et condamnée à ne plus s’approcher à moins de 100 mètres de la maison familiale. « Enfermée dehors », Margaret n’aura de cesse de se faire pardonner son acte et cette ligne imaginaire à ne pas franchir cristallisera toutes les tensions de cette famille dysfonctionnelle.

Ursula Meier, très remarquée et suivie de son premier court métrage à ses derniers longs s’est bien fait attendre … Ses premières et dernières réalisations de longs-métrages de fiction remontent à Home (2008) et L’enfant d’en haut (2012). Après dix ans d’attente, la cinéaste nous livre enfin une nouvelle fiction intitulée La ligne. Le titre fait référence à l’interdiction donnée à Margaret (Stéphanie Blanchoud) pendant trois mois de s’approcher à moins de 100 mètres de sa mère Christina (Valeria Bruni Tedeschi).

Cette dernière fait suite à une violente dispute entre Margaret et Christina, objet de la séquence liminaire du film. Pour en amplifier l’intensité et signifier la démarche analytique entreprise, Ursula Meier choisit de restituer cette scène au ralenti et de couvrir les cris et invectives par un habillage musical, pour une introduction renversante et captivante. Ne dit-on pas que la musique adoucit les mœurs ? Cette expression viendra pourtant à être contredite dans la famille d’artistes de Margaret, notamment par certains œuvrant précisément dans le monde de la musique.

La réalisatrice, à l’instar de presque toute sa filmographie, dresse le portrait d’une famille hautement dysfonctionnelle. Elle s’appuie ici sur Valéria Bruni-Tedeschi, qui partage avec elle, dans la vie et ses réalisations, ce regard sur la complexité des relations familiales. La mise en scène soigne particulièrement les cadres, nous apprécions la belle utilisation des distances entre la caméra et les personnages filmés, accompagnant à merveille la progression de la dramaturgie. Ainsi, le forme épouse le fond, les heurts entre les protagonistes n’en sont que plus soulignées, et la ligne rouge à ne pas franchir prend littéralement corps.

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