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Ceci n’est pas une guerre: L’Amitié au temps du confinement

Dans un Paris aux allures de science-fiction où la loi impose de rester chez soi, Magali et Eric-John, s’aventurent à travers les rues désertes pour essayer de réinventer le lien aux autres. Dans la ville endormie, les fantômes sortent aussi, du fond des rues et des conversations téléphoniques entre Eric-John et son père, hanté par ses souvenirs de la 2nde guerre mondiale…

Eric-John Bretmel et Magali Roucaut signent ensemble un premier long-métrage qui sort en salles en 2025, mais qui, étant tourné pendant le confinement, a eu un long processus de fabrication. Il s’agit d’un film plus ou moins autobiographique, notamment concernant Eric-John Bretmel, producteur associé et réalisateur de courts-métrages de fiction En Compagnie des choses en 2006 et Ma Part de Strudel en 2011, qui porte le film autant devant que derrière la caméra. Il se concentre dans ce documentaire, sur le changement de son mode de vie imposé par les décisions gouvernementales, sa peur de tomber malade, les conversations qu’il tient avec ses nombreux amis et enfin sa relation à distance avec son père.

Le film a pour objectif de dessiner la situation particulièrement anxiogène créée par la crise Covid (mais qui peut s’avérer parfois comique par l’exagération de la bêtise humaine) et le sentiment d’isolement, très dur à surmonter, que le confinement a engendré chez certains. Pour ce faire, les cinéastes commencent par filmer leur quotidien, en montrant le grand effort nécessaire pour garder les moindres liens amicaux et familiaux: Eric-John appelle ses amis tous les jours, prend de leurs nouvelles et cherche du réconfort, passe les voir – même à travers la fenêtre -, marche dans la rue dès qu’il en a la possibilité et regarde les passants. Il confie à Magali, qui le filme pendant ses déplacements, son besoin vital de rapports humains et sociaux, le regret d’une proche époque où l’on pouvait rencontrer des inconnus dans les fils d’attente devant une boulangerie, où on pouvait passer de longues soirées entre amis sur la terrasse d’un petit appartement. Parfois, il arrive à organiser une rencontre physique et se réjouit d’une discussion réelle (même si le fond de la conversation tourne à des sujets morbides).

Ceci n’est pas une guerre – titre ironique faisant référence à la célèbre phrase de Macron « Nous sommes en guerre » – n’a d’autre d’ambition que d’être un documentaire personnel, techniquement modeste, réalisé avec peu de moyens (certaines scènes, notamment au début, sont tournées avec un téléphone portable). Malgré quelques longueurs, il parvient à faire un état du monde et de l’individu, à dépeindre l’anxiété propre à une période spécifique dans l’histoire de l’humanité.

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