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Allende mi abuelo – touchant

Mis à jour le 29 janvier, 2017

Marcia souhaite rompre le silence entretenu autour du passé tragique de sa famille. 35 ans après le coup d’État qui a renversé son grand-père, Salvador Allende, premier président socialiste élu démocratiquement, elle estime qu’il est temps de retrouver les souvenirs familiaux, les images de leur vie quotidienne qui leur a été arrachée. Un passé intime qui lui est inconnu, enterré sous la transcendance politique d’Allende, l’exil et la douleur familiale. Après plusieurs décennies de non-dit, Marcia essaie de dresser un portrait honnête, sans grandiloquence, prenant en compte la complexité de pertes irréparables et le rôle de mémoire sur trois générations d’une famille blessée.


La quinzaine des réalisateurs nous a permis de découvrir en avant première ce documentaire sur Salvador Allende réalisé par sa petite fille.

Celui-ci ne dépareille pas par sa forme de nombreux documentaires, basés sur le recueil d’impressions diverses pour reconstruire un récit construit. Le documentaire a ses codes, ses astuces qui permettent à un sujet de peu à peu nous intriguer, nous toucher. Allende mi abuelo les respecte à merveille. La forme est dénuée de tout effet donc qui risquerait de distraire, de décentrer le sujet. Le fond, rien que le fond. Ici un personnage historique, Salvador Allende, que beaucoup ne connaissent que pour les noms de rue éponymes, et le destin de sa famille, en filigrane une histoire du socialisme au Chili, des secrets d’états, le portrait d’un idéologue.


Le regard porté par la jeune réalisatrice est des plus humains. Elle fait montre d’une détermination, d’un allant, d’une curiosité presque dérangeante pour le reste de sa famille qui aspire à un oubli, à un repos psychologique. L’homme était controversé, avait ses faiblesses, ses ambitions, une vision, des vertus. Chacune trouve ici un développement fin, et aussi neutre que possible, au delà de la légende familiale, au delà du deuil et de l’inavouable. Sa biographie comportait des zones d’ombres, l’histoire même de sa mort, des secrets. Ils seront un à un évoqués, ou dévoilés, dans une construction logique très étudiée.

De ce récit naît tout à la fois une vive émotion, et une soif de culture, l’envie de s’intéresser, ou d’approfondir son intérêt, sur l’histoire politique des pays sud américains entre 1970 et 1980, du socialisme, aux juntes militaires, et à la « Guerre sale ».

 

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