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Le point sur la compétition du #FFBD2015

Mis Ă  jour le 4 octobre, 2015

Alors que le festival du film britannique de Dinard2015 s’apprĂŞte Ă  lever le voile sur son palmarès – cĂ©rĂ©monie Ă  18h15 ce jour, nous faisons un point sur les 6 films en compĂ©tition.

theviolators

L’auteur de la nouvelle plébiscitée en grande bretagne « The Lemon Grove » passe derrière la caméra avec « The Violators » , un film à propos de deux jeunes filles qui grandissent dans des environnements familiaux compliqués, dans la zone, en banlieue de Cheshire…

Premier film vu en compĂ©tition au Festival du Film Britannique de Dinard The violators nous embarque dans un rĂ©cit mystĂ©rieux, plutĂ´t poignant, et dresse un joli portrait d’une jeune femme qui lutte au quotidien contre les difficultĂ©s que lui confèrent ses origines et son milieu d’appartenance. La rĂ©alisatrice Helen Walsh rĂ©ussit Ă  saisir le spectateur, en proposant une narration Ă©volutive, qui tour Ă  tour s’intĂ©resse Ă  deux jeunes filles que tout oppose, et qui vont nourrir une relation très ambiguĂ«, au mystère entretenu. Il est question d’amour, de survie, de prostitution, de difficultĂ©s sociales, de violence, d’errance affective. killyourfriendsminimal

Londres, 1997; l’industrie musicale britannique est à son apogée. Steven Stelfox, 27 ans, est un dénicheur de talents sans scrupules qui se fraye un chemin dans l’univers de la pop, un monde dans lequel les carrières se font aussi vite qu’elles se défont, au rythme des caprices du public. Cupide, ambitieux, et boosté par d’immenses quantités de drogues, Stelfox vit dans un rêve, toujours à la recherche du prochain carton musical. Mais quand les hits viennent à manquer, il se montre près à tout pour trouver le « son qui tue » qui sauvera sa carrière.

Kill your friends est au monde de la musique ce que Le loup de Wall Street est au monde de la finance: un thriller qui se sert des outrances du milieu, les amplifie, pour proposer une Ă©popĂ©e ambitieuse. Ce sont un peu les Scarface modernes. Pas inintĂ©ressant certes, mais plus sensationnaliste que profond. Bien fait assurĂ©ment, avec un budget probablement assez consĂ©quent – Ă©trangement produit par des grandes institutions musicales ! – .

JUSTJIM

Jim est le paria du lycée. Sa vie va être chamboulée quand Dean, un mystérieux Américain au look de star d’Hollywood emménage à côté de chez lui. Dean offre son amitié à Jim, ainsi que des conseils pour se faire des copains au lycée. Mais quand il apprend que Dean cache un lourd secret, Jim commence à se demander si cette nouvelle popularité en vaut vraiment la chandelle…

Just Jim s’intĂ©resse Ă  un personnage qui alimente le cinĂ©ma amĂ©ricain indĂ©pendant, notamment celui du gĂ©nial Todd Solondz, l’enfant atypique, non sociabilisĂ© Ă  l’Ă©cole et victime des moqueries de ses camarades, plus idiots et mĂ©chants les uns que les autres. L’entreprise consiste en gĂ©nĂ©ral Ă  jeter un trouble, d’une part on peut s’apitoyer (ou se ranger du cĂ´tĂ© des bourreaux), mais l’on peut aussi culpabiliser, car les blessures de l’enfance sont très souvent la cause de troubles psychologiques subsĂ©quents. Cause ou consĂ©quence, la question se pose de façon entière. Elle est ici d’autant plus posĂ©e, que le jeune rĂ©alisateur qui se met en scène lui mĂŞme, usant de son physique appropriĂ©, a recours Ă  un procĂ©dĂ© qui a lui seul a du valoir sa sĂ©lection Ă  ce film par ailleurs Ă  la facture ordinaire: de nombreuses scènes oniriques, viennent se confronter Ă  la rĂ©alitĂ©, et le spectateur peut de lui-mĂŞme dĂ©cider si elles appartiennent Ă  la rĂ©alitĂ© ou Ă  l’imaginaire du jeune garçon. IntĂ©ressant. DEPARTURE

Béatrice et son fils adolescent passent une semaine à emballer le contenu d’une maison de vacances, dans un coin isolé du sud de la France. Le jeune Elliot est confronté à sa sexualité naissante et à l’éloignement grandissant de sa mère. Quant à Béatrice, elle réalise que tout amour a disparu de son mariage et que la vie telle qu’elle l’a connue touche à sa fin. Elliot fait alors la connaissance d’un adolescent mystérieux, Clément, sur les bords du lac du barrage. Clément poussera insensiblement Elliot et Béatrice à affronter leurs désirs et, finalement, à s’affronter l’un l’autre. Departure est une histoire intime qui commence à l’aube du premier jour et finit la nuit du sixième, décrivant la fin d’un été, la fin d’une enfance et la fin d’une famille bourgeoise classique.

Departure est pour le moment le film qui nous a le plus séduit, retrouvez notre critique.

ameriacn-hero

Le rĂ©alisateur prĂ©sent Ă  Dinard, nous rappelle que 20 ans plus tĂ´t, il Ă©tait venu prĂ©senter un film avec son Ă©quipe, et qu’il dormait par terre dans un hotel. Nous n’avons officiellement pas le droit de parler du film, car il est projetĂ© dans une version non dĂ©finitive, mais nous pouvons vous dire qu’il est malin et agrĂ©able Ă  regarder. C’est dĂ©jĂ  ça !

couple-in-a-hole

Quelque part en France… Deux Britanniques vivent comme des bêtes sauvages dans un trou creusé à même le sol d’une forêt. Moins d’un an auparavant, ils ont tout perdu dans un terrible incendie. En état de choc depuis le drame, le couple se terre, en rupture totale avec la société…

Hussam Hindi, le directeur de la programmation du Festival du Film Britannique de Dinard, soutient ce choix et l’annonce il aime beaucoup ce film. Probablement,  parce qu’autour de lui, il entend des Ă©chos du public assez rĂ©current ces dernières annĂ©es – et que l’on entend dans tous les festival, comme quoi la sĂ©lection n’est pas joyeuse, qu’elle est pessimiste, voire qu’elle est violente. Derrière ces lieux communs plutĂ´t sans valeurs d’ordinaire – et qui expliquent que des films très banaux comme Sex Equality ait pu gagner des prix du public, pas toujours aussi mal inspirĂ© heureusement! – se cache une Ă©vidence, le parti pris de l’artiste n’est pas nĂ©cessairement de divertir, tout comme le parti pris de celui qui diverti n’est pas l’art. Si d’une manière gĂ©nĂ©rale, nous adhĂ©rons Ă  cette idĂ©e que le propre d’un bon film n’est pas de nous faire vivre des Ă©motions positives Ă  tout prix, en tout cas au dĂ©triment de la qualitĂ© artisitique, nous qualifierons cependant Couple in a hole de projet inabouti. Les intentions sont intĂ©ressantes. Nous pensons dans un premier temps Ă  Versailles de Pierre Schoeller. Puis nous comprenons que le film va s’atteler Ă  montrer scène après scène une condition de vie proche de celle des hommes prĂ©historiques, voire des animaux, choisi par un couple pour une raison qui est indĂ©terminĂ©e et dont on se dit qu’elle est la raison d’ĂŞtre du film. Cette partie laisse place Ă  quelques belles images, mais aussi Ă  des rĂ©actions humaines très peu ordinaires, presque dĂ©rangeantes. Elle s’Ă©tire cependant et nuit au rythme et quoi que les scènes finales recèlent une matière autrement plus riche, toujours Ă  la frontière entre l’humanitĂ© et l’animalitĂ© avec un contexte enfin explicite, mais aussi une portĂ©e autrement plus mĂ©taphysique, nous restons, Ă  notre niveau sur cette impression première d’austĂ©ritĂ©.

 

 

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