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Le palmarès du Festival de Cannes 2023

Mis à jour le 30 mai, 2023

Le festival de Cannes cette année aura connu, comme parfois dans le passé, quelques coups de projecteurs très éloignés de la question cinéphile en elle même. Il y eut les réactions contre les présences dans la sélection du film de Maiwenn, dans lequel on retrouve Johnny Depp en Louis XV, les commentaires suite à la lettre d’Adèle Haenel, formidablement bien écrite, dénonçant que le monde du cinéma continue de mettre à l’honneur des artistes impliqués dans des affaires de viols ou de violences faites aux femmes, suivi ensuite par la touchante lettre de soutien (et de révélations) de Vahina Giocante, reconnaissant elle-aussi avoir subi des traitements très particuliers sur des tournages, il y eut encore la résonance autour des accusations portées contre Catherine Corsini, pour des supposés faits de harcèlement d’une part, et des attouchements de personnes masculines sur une mineure lors d’une scène – sans qu’il n’y ait de recours à un coach d’intimité, il y eut les prises à parti envers Thierry Frémaux, délégué général du Festival, qui se justifiait d’avoir choisi d’inviter Johnny Depp en faisant fi des affaires de mœurs (son procès intentée par Amber Heard) dont il n’avait pas connaissance, puis la viralité d’une vidéo où on le voit se faire agresser physiquement par un policier alors qu’il circulait en vélo pour se rendre en salles, avant de s’énerver en retour. Il y eut du souffre encore autour du sujet abordé par Catherine Breillat dans son film L’été dernier, qui évoque une relation amoureuse et incestueuse entre une quarantenaire et son beau-fils, adolescent. Mais tout ceci n’était rien encore comparativement au déferlement de haine et de sottises que la prise de position politique de la grande vainqueur de l’édition, Justine Triet, suscitera sur la toile et dans les médias.

Cela nous renvoie aux nombreux scandales qui ont pu accompagner le festival de Cannes depuis sa création, en écho à la société (1968, l’édition annulée par Godard et Truffaut révolutionnaires, 1973 la Maman et la Putain qui heurtait les moeurs, La grande Bouffe, le discours vengeur de Pialat fortement hué quand il reçut la Palme d’Or, les prises de positions ambiguës de Lars Von Trier, déclaré en retour persona non grata du festival, …) pour n’en citer que quelques uns… Mais quel dommage qu’il faille ces controverses pour que les médias mainstream s’intéressent réellement à relayer comme il se devrait ce qu’est et reste le festival de Cannes, le plus grand et le plus renommé des festivals de cinéma au monde, donnant à voir chaque année, dans ses différentes sélections, les plus beaux films (les sélections de Venise ou de Berlin restent un cran en dessous), quel dommage qu’ils ne s’intéressent pas à relayer le geste cinématographique magnifique de Victor Erice, cinéaste de 83 ans si rare, qui avec Fermer les yeux, nous a donné à voir un chef d’œuvre intense sur le cinéma, son pouvoir mémoriel, sa fonction, son rapport au temps, fût-il relayé, de façon très incompréhensible, en sélection Cannes Première … Quel dommage que la lumière ne soit pas faite sur la force cinématographique des différentes propositions que la sélection nous a fait découvrir, et sur le palmarès. Très peu d’échos à ce jour de la très belle qualité du scénario de Justine Triet (Anatomie d’une chute, palme d’or), du brillant concept de Jonathan Glazer dans The Zone of Interest, encore une fois pour ne citer que quelques exemples … Alors tâchons d’y remédier, voici le palmarès de cette 76ème édition du Festival de Cannes, décerné par le Jury, présidé par Ruben Östlund:

*** Palme d’Or ***

ANATOMIE D’UNE CHUTE réalisé par Justine TRIET

*** Grand Prix ***

THE ZONE OF INTEREST  réalisé par Jonathan GLAZER

*** Prix de la Mise en Scène ***

TRÂN ANH Hùng pour LA PASSION DE DODIN BOUFFANT

*** Prix du Jury  ***

LES FEUILLES MORTES réalisé par Aki KAURISMÄKI

*** Prix du Scénario ***

SAKAMOTO Yuji pour MONSTER réalisé par KORE-EDA Hirokazu

*** Prix d’Interprétation Féminine ***

Merve DIZDAR dans LES HERBES SÈCHES réalisé par Nuri Bilge CEYLAN

*** Prix d’Interprétation Masculine ***

Kōji YAKUSHO dans PERFECT DAYS réalisé par Wim WENDERS


*** Caméra d’or ***

BÊN TRONG VO KEN VANG (INSIDE THE YELLOW COCOON SHELL) de THIEN AN PHAM en sélection la Quinzaine des Cinéastes


*** Palme d’or du meilleur court métrage ***

27 de Flóra Anna BUDA

*** Mention spéciale ***

FÁR réalisé par Gunnur MARTINSDÓTTIR SCHLÜTER

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