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Mes jours de gloire: Doux amer

Adrien est un Peter Pan des temps modernes. Il a beau approcher la trentaine, il vit encore comme un enfant. Petit, il a connu le succès en tant qu’acteur mais c’était il y a plus de dix ans et aujourd’hui Adrien n’a plus un sou. Il retourne ainsi vivre chez ses parents et tente de redonner un coup de fouet à sa vie. Entre la possibilité d’une histoire d’amour et celle d’un retour qu’il s’imagine triomphant en tant qu’acteur, le chemin d’Adrien sera semé d’embûches.

Le réalisateur Antoine De Bary, ami de Vincent Lacoste, s’est essayé à un genre qui n’est pas si fréquent dans le cinéma français, et peut être cela lui a-t-il porté chance. Le film a été montré à Venise, et a depuis tourné dans de nombreux festivals, dont le festival des Arcs.

Grand amateur de comédie à l’italienne, passion qu’il partage avec Vincent Lacoste, le réalisateur démarre son film par une situation qui n’aurait pas déplu à un Dino Risi par exemple, très improbable, très outrancière et dont l’effet comique ressort immédiatement.

Vincent Lacoste, avec ses airs nonchalants qu’on lui connaît, contribue pleinement à la réussite de cette scène d’ouverture, et l’on pense alors que le film pourrait être de tout son long une comédie grinçante, qui observe et dénonce la société. Mais très rapidement, d’autres intentions se font jour, et le comique laisse la place à tout autre chose. Antoine De Bary s’attache en effet à nous présenter son héros, ou plus exactement son antihéros, qui pourrait être un double de lui même. Ce dernier peine à exister, à faire sa place, à se trouver une identité propre, écrasé par ses quelques réussites très superficielles de jeunesse, le confort qu’elles lui ont apporté, mais aussi et surtout, par l’omniprésence de sa mère (Emmanuelle Devos), psychologue très au fait des questions d’éducation. La critique n’est pas très loin, on songe bien évidemment à la méthode Dolto, qui parfaitement appliquée, conduit assez inéluctablement à former des adultes-enfants. L’influence d’un réalisateur tel que Cédric Klapisch, fils de psychologue et lui aussi très intéressé par la question se fait notamment sentir, comme nous le confirmera Antoine De Bary en entretien.

Le résultat ? Un portrait doux amer, qui ne s’interdit aucunement de toucher à l’intime, et vient à flirter avec le drame. Le réalisateur fait preuve d’une sensibilité certaine et articule un récit agréable à suivre, emmené par un Vincent Lacoste souvent très juste dans ce rôle d’Adrien qui pourrait lui ressembler, dans les moments souriants, mais aussi dans ses doutes.

L’écriture se révèle précise, l’effet comique de départ disparu, et même si quelques scènes porteront à sourire – notamment lorsqu’Adrien se voit en De Gaulle – notre intérêt se déplace petit à petit sur d’autres composantes.

Lors du festival des Arcs, nous avons pu rencontré Vincent Lacoste, Antoine De Bary mais aussi Noe Abita qui sont revenus avec nous sur le film.

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