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Vie passée

Mis à jour le 6 mars, 2023

Un film de Celine Song

Avec Greta Lee, Teo Yoo, John Magaro

Dans cette romance moderne déchirante, Nora et Hae Sung, deux amis d’enfance, sont séparés l’un de l’autre lorsque la famille de Nora émigre de Corée du Sud. Deux décennies plus tard, ils se retrouvent à New York, où Nora vit désormais avec son mari américain.

Notre avis: *

Qu’il est étrange que ce Past Lives (Vie passée) ait été retenu en compétition à la Berlinale. Là où d’ordinaire le festival allemand aime à proposer des films hors sentiers battus et à prendre des risques sur le fond ou sur la forme, il semblerait que le seul romantisme, qui plus est sirupeux, en soit à l’origine. Celine Song invite le spectateur à un très commun récit d’intégration, où une jeune femme qui aspire à de grandes ambitions aux Etats-Unis vient à se poser des questions existentielles sur ses origines et son premier émoi, au travers d’une rencontre Copainsdavant. La facture du film ressemble à s’y méprendre à quantité de comédies romantiques à l’américaine, même si résolument le sujet n’est ni de faire rire, ni de s’appitoyer. Le regard porté ne brille pas particulièrement par sa singularité, au contraire, il semble très distant des finesses qu’il aurait pu aller chercher, lui préférant des considérations convenues, plutôt bourgeoises, et sans critique construite ou appuyée sur la thématique déployée. Là où la critique de l’American dream aurait pu être plus ample, là où l’estompage des caractéristiques culturelles à l’école de l’intégration aurait fait sens, là où l’évolution d’une relation dans le temps aurait pu donner lieu à des nuances et chemins croisés, la réalisatrice préfère s’attarder sur la mièvrerie, et peine à proposer une trame narrative convaincante. Les allers retours entre trois époques distinctes par palier de 12 ans, les considérations symboliques sur la fortuité des rencontres (leur signification en termes de vies passées et de destins qui se réveillent) peinent à produire leur effet, la faute à un traitement formel des plus convenues, et à une musique parfaitement adaptée aux comédies romantiques légères qui n’ont d’autres ambitions que de tirer quelques larmes à celles et ceux qui revoient à travers les émois des personnages leur propre ressentis présents ou passés.

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