Appuyez sur “Entrée” pour passer au contenu

LE RETOUR

Mis à jour le 27 mai, 2023

Un film de Catherine Corsini

Avec: Aissatou Diallo Sagna, Esther Gohourou, Suzy Bemba, Lomane de Dietrich, Cédric Appietto, Marie-Ange Geronimi, Harold Orsoni, Jean Michelangeli, Virginie Ledoyen, Denis Podalydès

Kheìdidja, la quarantaine, travaille pour une famille parisienne aisée qui lui propose de s’occuper des enfants le temps d’un été en Corse. L’opportunité pour elle de retourner avec ses filles, Jessica et Farah, sur cette île qu’elles ont quittée quinze ans plus tôt dans des circonstances tragiques. Alors que Khédidja se débat avec ses souvenirs, les deux adolescentes se laissent aller à toutes les tentations estivales : rencontres inattendues, 400 coups, premières expériences amoureuses. Ce voyage sera l’occasion pour elles de découvrir une partie de leur histoire et de se rapprocher.

Notre avis 1: ***

Le retour reprend le ton si particulier de Catherine Corsini, fait d’humour parfois grinçant, de convictions politiques assumées, de vivacité et qui vise un dialogue entre les contraires. La réalisatrice française à qui l’on doit le très drôle et vif La Fracture, qui marquait son retour sur le devant de la scène (succès public et critique), plutôt que de revenir sur les différentes polémiques que le film a suscité et suscite encore (accusation d’harcèlement à l’encontre de Catherine Corsini, et accusations d’une scène à caractère sexuel impliquant des mineurs où deux personnes masculines – non citées, auraient eu des gestes déplacées, sans que Catherine Corsini, ou sa productrice, ait recours à un coach d’intimité) l’avoue en conférence de presse, la façon dont elle pense le cinéma, dont elle vit le cinéma, est affaire de réconciliation. Ainsi, à bien y regarder, le retour pourrait être une suite, à la fracture, ou même à la nouvelle Eve, dans ses intentions dramatiques: des personnages aux destins contrariées, qui visent des épisodes douloureux, qui luttent dans l’existence, résistent, mais trouvent leur force dans leur défense naturelle, dans une énergie débordante, le tout avec humour. La fracture tenait du théâtre, avec des dialogues ciselées au cordeau, et des transitions très pensées d’une scène à l’autre, pour garder le dynamisme. Huis-clos, qui confrontait deux personnages de classe opposées, un homme issu du peuple, et une bourgeoise. L’amour les attend au cordeau, bien aidée par des convictions politiques somme toutes compatibles (de gauche dirons-nous). Le retour reprend ces principes de base, s’intéresse à des rencontres entre classes, relevant quelque part du conte de fée, mais cette fois inscrit le récit dans une corse lumineuse et solaire, en premier lieu présentée sous un angle touristique (les jolis paysages, les plages et montagnes), avant de petit à petit pénétrer les intérieurs, la Corse traditionnelle, ses problèmes, la violence qui la gangrène, les omertas, et le machisme. Pour Catherine Corsini, sans que cela ne soit très implicite ou marquée, il s’agit d’un sujet intime, celle de son enfance, de son père qu’elle n’a pas connu. Parce qu’elle pense que cela bénéficie au récit, et traduit mieux la France telle qu’elle est aujourd’hui, elle choisit d’y rajouter deux thématiques qui lui sont assez étrangères, la jeunesse, et la difficulté de l’intégration, en même temps qu’elle interroge la bien-pensance de gauche. Elle s’appuie alors sur ses acteurs et actrices qui improvisent et fleurissent parfois le langage pour apporter de l’acuité, de la vivacité, sur sa co-scénariste. Elle enrobe également le tout en imaginant, car le film ne vise pas nécessairement le réel mais plus une utopie – comme si souvent dans la filmographie de Corsini, d’histoires compliquées. Nécessairement, brassant tant de thématiques, le film opte pour un rythme qui ne laisse pas une grande place à la narration explicative, elle lui préfère une dynamique qui laisse cependant la place à des réflexions sur les ressentis psychologiques des différents personnages. Les dialogues, de leur côté, laissent une place importante à des saillies comiques. Car, ne nous y trompons pas, quoi que le film soit sélectionné en compétition officielle, le Retour se veut et s’affirme avant toute chose comme une comédie, qui vise donc à faire sourire et non à dramatiser, même si des thématiques graves y sont en sous-texte évoquées.

Notre avis 2: –

Soyez le premier a laisser un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.