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Elaha de Milena Aboyan

Mis à jour le 23 janvier, 2024

Un film de Milena Aboyan

Avec: Bayan Layla, Armin Wahedi Yeganeh, Derya Durmaz, Derya Dilber, Cansu Leyan, Beritan Balcı, Slavko Popadic, Nazmi Kırık, Réber Ibrahim, Homa Faghiri

Elaha, une jeune femme d’origine kurde de 22 ans, cherche par tous les moyens à faire reconstruire son hymen pensant ainsi rétablir son innocence avant son mariage. Malgré sa détermination, des doutes s’immiscent en elle. Pourquoi doit-elle paraître vierge, et pour qui ? Alors qu’un dilemme semble inévitable, Elaha est tiraillée entre le respect de ses traditions et son désir d’indépendance.

Un film très allemand dans sa nature, qui traite d’un sujet important, hélas toujours d’actualité, en interrogeant les bonnes consciences. Le film questionne la relative liberté d’une jeune femme qui ne souhaite pas être rejetée de sa communauté, à laquelle elle reste malgré tout attachée, même si les règles qui y sévissent sont contraires à ses aspirations de jeune femme. Féministe, antipatriarcal, le film oscille entre points de vues intéressants, quelques réflexions bien senties, mais aussi quelques facilité ou ressorts dramatiques par trop vus dans le cinéma germanique (il est quelque part question de coming out, sujet qui fascine outre rhin). La jeune actrice Bayan Layla donne entièrement vie à son personnage, et rend crédible une histoire qui parfois insiste trop sur ces motifs (alourdissant le rythme, et privant le spectateur d’une part de mystère), parfois semble trop éluder l’identité ou la psychologie de certains personnages (les personnages masculins plutôt mal écrits, et même au sein de la famille présentée sous un angle assez unique), et d’autres fois, verser dans la sur-écriture (la conseillère d’orientation qui prépare ses élèves à écrire des CVs ou à passer des entretiens et qui rapidement sera identifiée comme l’alliée qui permettra à notre héroïne de s’en sortir et de voir le monde avec d’autres yeux – principe très platonicien). Cette bonne foi en la façon de faire à l’allemande, ce positivisme un peu naïf, doublé d’une empathie trop appuyée et « calculée » en substrat dramatique, agacent mais pas au point de nous détourner totalement d’Elaha, de la sincérité – à défaut de singularité – du geste cinématographique proposée (quelques éléments de mise en scène, tel le plan séquence qui suit les déambulations d’Elaha, (et le gros plan annonciateur sur ses larmes), confirme que nous touchons à une matière réellement sensible, et aborder sensiblement – un peu comme pouvait le faire les Dardennes à leur début – malgré les atermoiements que nous venons de citer.

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