Mis à jour le 18 juillet, 2019
Après avoir décroché un boulot de vendeur en télémarketing, Cassius Green bascule dans un univers macabre en découvrant une méthode magique pour gagner beaucoup d’argent. Tandis que sa carrière décolle, ses amis et collègues se mobilisent contre l’exploitation dont ils s’estiment victimes au sein de l’entreprise. Mais Cassius se laisse fasciner par son patron cocaïnomane qui lui propose un salaire au-delà de ses espérances les plus folles… to bother you est LA pépite de l’année 2019 qui a failli nous filer entre les doigts.
On retrouve à l’affiche de ce bijou Lakeith Stanfield, dont la courte prestation dans Get Out avait marqué plus d’un.
Sorry to bother you est un miracle, car son réalisateur, Boots Riley, a mis des années à pouvoir réaliser ce film écrit sept ans plus tôt. Il a réalisé deux albums musicaux qui en étaient la BO car les investisseurs avaient plus confiance en lui en tant que musicien (il fait partie du groupe The Coup) que en tant que réalisateur -ce qui pose question sur le statut de réalisateur afro-américain.
L’oeuvre démarre sur le postulat jubilatoire d’un jeune homme noir qui se fait engager dans une compagnie de démarchage téléphonique et cartonne en prenant une voix de blanc. Le film nous entraîne dans la jubilation de son ascension, traite de la question du racisme, du capitalisme absolu et cynique, de l’éthique (incarnée par la petite amie de Cassius, artiste aux performances et aux œuvres politisées).
Le film oscille entre plusieurs genres : le film démarre par le comique, tout en offrant une identification facile à son personnage principal, un jeune homme qui va monter les marches (ou prendre l’ascenseur social) à toute vitesse, puis prend un tournant totalement inattendu vers le fantastique ou l’horreur qui fait sens, qui pourrait exister. Le film marque et donne envie d’être revisionné plusieurs fois : le propre d’un très très bon film. Il a été comparé à un film de Michel Gondry ou de Spike Lee.
D’ailleurs, à l’un des moments clé de l’histoire, Cassius visionne un film publicitaire réalisé précisément par… Michel Dongry. Capable donc de parodier ceux à qui il est comparé, dépassant même leur dernières productions (en l’occurence Sorry to bother you est encore meilleur que le pourtant très bon Blackkklansman), le film dérange dans le bon sens, et donne l’envie de très vite voir d’autres films de Boot Riley -or c’est pour l’instant son unique film. Il confirme l’aura d’un acteur beau, doué, charismatique: Lakeith Standfield… et peut se rapprocher du marquant Get Out, qui reste cependant un cran au dessous de ce génial film.
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