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Le Roi se meurt…

Mis à jour le 26 octobre, 2016


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Selon des collègues, nous tenons là LE chef-d’oeuvre -discret, sinon inconnu- de Cannes.

Nous attendons d’avoir vu tous les films pour l’affirmer mais « La mort de Louis XIV »  n’est pas juste « un très bon film ».

Il est Viscontien, bien plus Viscontien que L’apollonide par exemple, mais un Visconti qui aurait pris le parti de l’intimisme. Décors baroques, léchés, sublimes, précision absolue quant à l’époque relatée. La photographie les décors, la mise en scène sont magnifiques et capiteux.

Capiteux mais non tel l’odeur d’un parfum sinon celui d’une mort lente d’un « dieu vivant » et révéré.

Il y a un troublant parallèle à voir de manière si frontale, si réaliste, l’agonie de quelqu’un interprété par un acteur qui, lui aussi a été -et est- un des grands symboles de la Nouvelle Vague et qui n’a pas toujours été bien -en ceci qu’il a souffert, et qu’il souffre encore possiblement.

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Ici, Jean-Pierre Léaud ne joue pas de la manière « fausse » -en ceci irréaliste- qu’on lui a connue depuis son âge adulte. Dans les 400 coups il jouait « vrai » et ici c’est encore une autre gamme de jeu qu’il propose, Son image vient à se superposer parfaitement à celle du Roi Soleil, au point qu’on ne sait plus si ce n’est pas Louis XIV qui joue JPL, au point qu’on puisse penser à un documentaire décalé dans le temps.

C’est un film à la fois contemporain -vision frontale d’une agonie, la plus juste qu’il nous a été donné de voir au Cinéma- et qui nous immerge parfaitement dans un Epoque qui n’existe plus et qui est donnée à voir, à vivre. C’est comme assister aux derniers jours de l’un de ses proches mais non dans la froideur glauque et inhumaine d’un hôpital mais dans un contexte luxueux, sublime et plein de délicatesse humaine.

L’entourage du Roi -ses médecins, les hommes d’Eglise, le grand amour de sa vie, Mme de Monstespan, sa cour… prennent mille précautions à s’occuper de cet homme qui est plus qu’un homme pour eux et auquel ils doivent, par essence, la déférence et le respect que l’on doit à un Dieu -encore- Vivant.

Oui, ce film n’est pas qu’un film mais une Oeuvre d’Art, et nous nous accordons pour dire qu’il est bien meilleur que nombre de film de la compétition… Est-ce le meilleur film de Cannes ? Vous aurez la réponse dans quelques jours…

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