Mis à jour le 29 août, 2022
Montréal, le jour de Noël, Maia et sa fille, Alex, reçoivent un mystérieux colis en provenance de Beyrouth. Ce sont des cahiers, des cassettes et des photographies, toute une correspondance, que Maia, de 13 à 18 ans, a envoyé de Beyrouth à sa meilleure amie partie à Paris pour fuir la guerre civile. Maia refuse d’affronter ce passé mais Alex s’y plonge en cachette. Elle y découvre entre fantasme et réalité, l’adolescence tumultueuse et passionnée de sa mère dans les années 80 et des secrets bien gardés.
Notre coup de cœur à la Berlinale 2021, Memory Box, sort, un an plus tard, sur les écrans français. Ce drame puissant, plein d’énergie et très riche en émotion, s’intéresse à la transmission, à l’héritage(affectif) de mère en fille, à la présence d’un passé jamais mort, à la valeur de ce passé, à l’importance des racines. Le film circule librement entre le Canada et le Liban, entre le passé et le présent, pour raconter l’histoire d’un amour perdu et la nostalgie d’une époque disparue.
Joana Hadjithomas et Khalil Joreige, cinéastes libanais reconnus internationalement, offrent, avec ce film inspiré de leurs souvenirs, un projet artistique remarquablement ambitieux. Nous trouvons tout dans leur boite à souvenir: les images d’un Beyrouth sous bombardement pendant la guerre, le portrait d’une jeunesse rebelle, des effets visuels particulièrement créatifs(en jouant avec la texture de photos argentiques comme matière), des morceaux pop emblématiques (cold wave/new wave) des années 1980, le trauma d’une guerre qui a tout détruit sauf le désir de vivre.
Impossible enfin de ne pas noter la présence de Manal Issa, talentueuse actrice franco-libanaise, très remarquée pour son premier film Peur de rien (de Danielle Arbid) en 2015, tout aussi excellente dans le film libanais The Sea Ahead d’Eli Dagher, projeté lors de la dernière quinzaine des réalisateurs à Cannes.
En 2020, nous avions rencontré les deux artistes lors du Festival Travelling Beyrouth:
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