Appuyez sur “Entrée” pour passer au contenu

Le Procès du Chien

Mis à jour le 27 juillet, 2024

A la table des accusés, un chien : Cosmos . Mis en examen pour avoir mordu une femme, Cosmos aboie, il est parfois violent -à tort ou à raison c’est la question- bref, il n’est en rien le chien parfait. Avril, avocate humaniste mais peu fortunée, en fait une affaire d’état : elle défendra Cosmos devant la justice humaine, quoi qu’il en coûte.

Le film pose une question inédite: Qu’est ce qu’un chien devant la justice? Est-ce une chose? Est-ce un être vivant, méritant d’avoir une personnalité juridique et de subir les conséquences de ses actions ? Mais surtout : qui est le chien pour l’Homme ? Un ami ? Un compagnon ? Un faire valoir ? Son égal ? La réalisatrice nous amène à nous questionner, c’est certain : qui de l’Homme ou du chien sera le plus humain ? 

Focus sur le chien, Cosmos, qui ne répond de rien. Il vit sa vie et peu importe les avis. Il n’est pas le chien  « parfait », du moins ce que l’industrie cinématographique nous a vendu comme chien parfait, à savoir Beethoven : dévoué, ou Belle : courageuse. Cosmos, lui, ne rêve que d’une chose en vérité : qu’on le laisse en paix. Laetitia Dosch explore la diversité des émotions humaines. Et canines ! Elle aborde des sujets primordiaux et sérieux, comme la violence animale, l’écologie, le doute, la recherche de soi et plus particulièrement la défaillance de notre justice, inadaptée à certaines situations, qui, comme nous le comprenons dès le début du film, aurait intérêt à s’ouvrir au monde nouveau. En tout cas, c’est ce que semble vouloir dire Laetitia Dosch. Cependant elle apporte à ces dénonciations une dimension légère, sans jamais les vulgariser. En somme, un exercice d’équilibriste: réussi !

Laetitia Dosch signe alors un premier film touchant et actuel : une comédie sans chichi, ici pas question de tourner autour du pot : nous avons un sujet établi et clair, soutenu par des personnages marquants, des dialogues frais, cinglants et des rebondissements divertissants. Aucune raison de s’ennuyer donc. Et cela, sans compter, bien entendu, sur un casting au talent comique reconnu : François Damiens, Anne Dorval, Jean-Pascal Zadi. Tous parviennent à nous faire rire, jamais par moquerie. Laetitia Dosch sait parfaitement mettre le doigt là « ou ça fait mal », à savoir se confronter à notre miroir.

Des images populaires tel que  » Je suis Cosmos » référence évidente à « Je suis Charlie », subliment l’ensemble coloré que forme le Procès du Chien. Par ailleurs, quelques démonstrations de manifestations, avec des slogans féministes, repris et modifié pour s’accorder au film, ne manqueront pas d’attirer notre attention. Tout ces petits clin d’œil malins à l’actualité fonctionnent à merveille, ils nous connectent au film sans surplus.

Pour ceux ayant l’habitude des films et séries de procès où le tribunal est constamment décrit comme un lieu de vérité, d’austérité et de sérieux, la surprise sera au rendez vous. Laetitia Dosch invite le rire à la cours, offrant une vision nouvelle de ce lieu fantasmé, loin de nos réalités. Dans ce tribunal, les acteurs de la justice feront tout pour comprendre Cosmos, quitte à être ridicule. Et le ridicule ne tuant pas, tout ceci contribue à sublimer Le procès du Chien et à en faire une comédie qui a du chien !

Soyez le premier a laisser un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.