Natalia et Carlos sont deux jeunes amoureux de 20 ans qui se battent pour survivre dans l’Espagne d’aujourd’hui. Remises de C.V., petits boulots, tournage d’un porno amateur : ils essaient de s’en sortir au jour le jour. Face à une crise qui n’en finit plus, les espoirs d’une vie meilleure se fragilisent. Et quand Natalia se découvre enceinte, les petits arrangements ne suffisent plus.
Nous ne spoilerons pas le film. Nous ne spoilerons pas le film.
De toutes façons, ce n’est pas possible ! Tout est dans le synopsis !
Découvert en sélection Un Certain Regard à Cannes cette année, La belle jeunesse est un film qui marque son époque, et que l’on pensait, à tort, attribué à un jeune réalisateur, épris de réseaux sociaux et autres geekeries. Car cet aspect connecté du film est l’un des plus prégnants. Connecté à son époque probablement.
Défaitiste, interdisant tout espoir, le propos a de quoi dérouter.
La situation économique en Espagne est telle que tout espoir pour la jeunesse est interdit, que de nouveau, l’espoir est ailleurs, dans d’autres contrées aux résultats économiques en apparence plus brillants. La provocation réside ici, le film est très marqué politiquement, il épingle son époque, critique férocement les illusions, les comportements d’ici ou d’ailleurs, qui somme toute s’apparentent. L’homme moderne est égoïste, irresponsable, absent quand il n’est pas simplement vil. La femme est laissée pour compte, méprisée, trompée.
Étrangement, la radicalité dessert presque le propos. Car si l’observation est intéressante, la vision catastrophiste tend à désarmer le spectateur venu au cinéma voir un spectacle, partager un moment d’espoir ou de rêve. Certes la trame de la petite lueur d’espoir dans un monde désabusé est éculée, et il est intéressant de chercher à la contrer, certes le cinéma a aussi une vocation à délivrer des messages, à heurter pour améliorer la société, mais restons quelques instants sur le message: flinguons-nous !
Quitte à ce que le cinéaste se transforme en homme politique, qu’il aille jusqu’au bout de ces intentions, qu’il propose non pas nécessairement une solution, mais un espoir ! En somme, que le message soit: Ne nous flinguons pas tout de suite !
Passionné de cinéma « art et essais », visuel, onirique, très intéressé par les cinéastes diffusant une esthétique puissante, j'ai commencé comme journaliste radio pour les émissions Chemins de traverses, Le petit Mag Cinéma, Qu'est-ce qu'on en pense ? (Cinéma), Le Mag Cinéma avant d'en fonder la version magazine web, dont j'assure la rédaction en chef. J'arpente les festivals de cinéma (Cannes depuis 2010, Venise, Berlin, Clermont Ferrand, ...) pour continuer à m'abreuver de ce que les cinéastes ont à nous dire de notre monde, et en rendre compte.
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