Katia et Oleg sont un couple d’urgentistes en Russie.
Oleg est brillant, mais son métier l’absorbe. Confronté chaque jour à des cas difficiles, l’alcool l’aide à décompresser. Katia ne se retrouve plus dans cette relation. A l’hôpital, un nouveau directeur applique des réformes au service de la rentabilité. En réaction, Oleg s’affranchit de toute limite et l’équilibre du couple vacille plus encore.
Si l’on doit chercher des sources d’inspiration à Arythimie, elles sont beaucoup plus d’ordre occidental qu’oriental, tant le sujet qui est mis en avant nous renvoie à une actualité brûlante en France, et le style même à des séries américaines (Urgences) ou bien plus encore françaises (Hypocrate), à des préoccupations et à un traitement qui nous est si familier, à dix mille lieux de l’univers tourmenté littéraire et cinématographique russe; la fameuse âme russe – et l’art qui consiste à la mettre en scène – ne se retrouve que dans quelques excès de vodka, porté par un personnage principal tourmenté, dépassé, débordé tout à la fois par son métier et sa situation personnelle. Arythmie s’essaye davantage à une universalité; parce qu’il traite de problématiques qui n’ont pas frontière – la santé, les métiers de la santé, les décisions politiques qui rendent chaque jour le métier de plus en plus inhumain, la vie de couple, la difficulté de construire quand le métier nous oblige avant toute chose à ne plus y penser.
Précisément, il trouve son intérêt et sa coloration au fur et à mesure qu’il glisse d’un portrait individuel à un portrait plus global d’une société, qu’il nous parle de tout à chacun, tout en observant quelques attitudes malicieuses, quelques dilemmes, en mêlant s’en qu’on s’en rende nécessairement compte légèreté (les premières minutes du film laissent assez nettement penser qu’Arythmie puisse résolument se ranger du côté des comédies – sans pour autant virer à la parodie à la H) et drame, histoire personnelle et plus collectives.
Le temps est au cœur de toutes les interrogations. La frénésie du métier d’urgentiste impose un abandon de soi, abandon qui devient difficile à accepter lorsque tout vient à partir en vrille précisément pour avoir négliger l’autre partie qui remplit une existence, le registre de l’intime. Le rythme de vie, le rythme pour vivre, le temps pour les autres, le temps pour soi, voilà la question qu’Arythmie finit par soulever, après avoir de tout son long opérer à un glissement plutôt inattendu , dans son ensemble divertissant, et qui finit par émouvoir.
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