Mis à jour le 29 janvier, 2017
En 1999, un employé d’une carrière minière est assassiné et son corps dispersé aux quatre coins de la Mandchourie. L’inspecteur Zhang mène l’enquête, mais doit rapidement abandonner après avoir été blessé lors de l’interpellation des principaux suspects.
Cinq ans plus tard, deux nouveaux meurtres sont commis dans la région, tous deux liés à l’épouse de la première victime. Devenu agent de sécurité, Zhang décide de reprendre du service. Son enquête l’amène à se rapprocher dangereusement de la mystérieuse jeune femme.
Actuellement, à l’affiche Black Coal de Diao-Yinan jouit d’une bonne réputation, qui a débuté en Février à Berlin, le film étant multi-primé, recevant l’ours d’argent pour son interprète masculin Liao Fan mais surtout la récompense suprême, l’Ours d’or. La Berlinale est certainement le troisième plus important festival (avec Toronto) derrière Cannes, et la Mostra de Venise, et l’ours d’or est souvent gage de bon film.
Dao Yinan, le réalisateur nous était jusqu’alors inconnu, et pour cause, sa filmographie ne comporte que trois films …
Le choix du titre Black Coal a du être difficile à trouver. Un titre alternatif, plus long, et pas forcément plus évocateur, en première apparence, est Charbon noir, glace fragile. Pourtant, il nous semble bien trouvé.
Le charbon n’est pas omni-présent, il est avant tout une couleur, un lieu. Il donne la couleur du film plus exactement. Un sordide crime occupe l’esprit d’une équipe de policiers, des morceaux de corps sont retrouvés, dans une usine à charbon dans des wagons transportant du charbon, empaquetés. L’enquête démarre.
L’élément dominant n’est autre que la glace, celle de la Chine du Nord (la Mandchourie) en plein hiver, sous -40°C, qui confère une atmosphère toute particulière. Les personnages sont taiseux, emprunts de mystère, blessés, leur mémoire est essentielle à l’enquête. La glace renferme ses secrets, les sentiments sont glacés.
Tout thriller repose sur un mystère entretenu, sur un rythme imprégné. Le style nous semble familier, nous ne sommes pas si loin d’Egoyan par exemple et formellement intéressant – un flashback est ainsi brillamment introduit. Les personnages ne sont pas là uniquement pour mener les actions, pour participer à l’histoire principale, ils offrent une partition troublante, confuse, nouent des relations étranges, improbables et mystérieuses. Le rythme ne tient pas uniquement à l’enquête. L’intérêt réside précisément dans le trouble d’une manière générale, et, de ce point de vue, l’exercice est réussi.
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