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Le monde après nous: bobo, prolo, pauvre

Labidi est un jeune écrivain fauché. Pour survivre, il est coursier à vélo et habite en colocation dans une chambre de bonne. Entre petites magouilles et jobs d’appoint, Labidi essaie de concilier ses rêves d’écriture, ses amours naissantes et un train de vie au-dessus de ses moyens.

Ce premier long-métrage fascine par son originalité et par son énergie captivante. Un récit autobiographique en forme de roman d’apprentissage, qui propose un regard ironique et surtout sincère envers la vie intellectuelle parisienne de nos jours, en mettant en image l’expérience vécue d’un jeune écrivain précaire qui lutte au quotidien pour réaliser ses rêves.  Le monde après nous s’avère un film de « jeune », destiné aux jeunes spectateurs, et dessine un univers romantique grâce à son beau texte lu en voix-off (écrite par Abdellah Taïa qui a accompagné le jeune réalisateur Louda ben Salah-Cazanas pour l’écriture du scénario).

Le film suit le chemin compliqué de Labidi, un personnage singulier avec ses petits moments de folie, un rêveur qui apprendra à mieux se connaître au fur et à mesure des épreuves, et qui arrivera finalement à s’affirmer. Tout au long du film, les différents épisodes de la vie de ce jeune homme de lettre, – premier amour, recherche d’un travail, se débrouiller et gagner de l’argent de n’importe quelle façon, écrire son premier roman, premiers échecs littéraire et amoureux, se marier – nous sont racontés avec beaucoup d’humour, qui sert la critique sociale; le film montre, en détail, la précarité imposée à la jeunesse dans les grandes villes et notamment à Paris.

Autant la quête d’identité du protagoniste, fils unique d’une famille de la classe populaire et issue de l’immigration, déplacé dans un milieu qui l’oblige à lutter pour s’adapter, forme le cœur de l’histoire et crée une complexité intrigante, autant le personnage féminin, Elisa, n’est pas suffisamment développé. Durant leur relation amoureuse faite de hauts et des bas, nous n’arrivons pas à nous approcher d’elle et à comprendre ses réactions, ses envies, ses projets, son doute et son désamour. Nous pouvons dire que le film suit une logique égocentrée (peut-être inconsciemment), qui ne laisse pas de place pour le personnage d’Elisa et cela s’avère le petit défaut du film…

Aurélien Gabrielli, connu pour Quand je ne dors pas (long-métrage de Tommy weber, 2015) puis plusieurs courts-métrages et moyens-métrages ces dernières années (Les Mauvais garçons, par exemple) se montre ici au niveau d’un véritable grand acteur de talent. Il porte le film sur ses épaules. Son interprétation juste et criante de vérité remplit le film de vivacité et émeut le spectateur, tant le personnage de Labidi semble inimaginable sans sa présence.

Voici notre rencontre avec le cinéaste:

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