Kim Ki-Duk, réalisateur très en marge de la production coréenne, qui s’est fait remarqué de film en film par un style à contre-courant, onirique, qui s’attache à des individus souvent isolés, souvent pauvres, mais en grande connexion avec leur environnement, avait connu la consécration à Venise en 2012 obtenant le Lion d’or, avec Pieta. Son destin qui, très tôt, lui a fait arpenté des chemins de traverse peu communs (enfant élevé dans des conditions difficiles, marin pendant 5 ans, il a suivi pendant 2 ans une formation pour devenir prêtre, visite la France pendant un an, tente de survivre en vendant des toiles, et trouve sa voie en découvrant des films qui le marque, parmi lesquels Mauvais Sang de Carax) lui réservait un dernier sort.
Le covid-19 sera passé par là, et nous prive d’un artiste véritable, alors que son pays n’a connu que très peu de cas de coronavirus, (8 morts par jour seulement en ce moment); quelque part, le sort s’est acharné sur lui, qui n’a jamais connu le succès dans son pays, lors même que son talent était plébiscité dans tous les festivals. Probablement que ces compatriotes lui reprochaient de ne pas s’inscrire dans la mouvance principale (le thriller noir) qui forme l’identité contemporaine cinématographique de la Corée du Sud …
Nous nous en remettrons aux souvenirs de ces films marquants, comme l’Île, l’Arc, Printemps, été, automne, hiver, printemps pour n’en citer que quelques uns pour se souvenir de lui, dont la caméra-stylo nous donnait à voir des portraits au final si proches de lui même, et de son destin.
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