Le Forum des images, à Paris, met à l’honneur durant deux mois, les liens étroits entre musique et cinéma avec un nouveau cycle baptisé « Musique! ». De Daft Punk à David Bowie, en passant par la French Touch et les biopics dédiés aux icônes de la chanson, cette programmation explore comment le septième art saisit l’énergie émotionnelle, visuelle et parfois politique de la musique. Au menu : films cultes, clips mythiques, sets DJ en live, portraits d’artistes et installations immersives, le tout rythmé par la venue de nombreux invités.

Tout commence par l’électro et la French Touch, avec une expérience immersive de son influence planétaire . La soirée d’ouverture (le 5 novembre à 20h) met en lumière une perle rare sur grand écran : « Interstella 5555« , l’odyssée spatiale née de l’album Discovery de Daft Punk et de l’univers de Leiji Matsumoto. Suivent des documentaires comme « DJ Mehdi : Made in France« , Electro Chaâbi ou French Waves, et des fictions telles que Virgin Suicides, Eden, Wrong Cops ou After, qui dissèquent les figures phares et les synergies entre sons électroniques et images. Une soirée rendra hommage au défunt DJ Mehdi via des épisodes de la série primée réalisée par Thibaut de Longeville, présent pour l’occasion. La projection, suivie d’un débat, s’achèvera sur un DJ set animé par DVNO, compositeur et collaborateur de Justice (le 7 novembre à 20h15). Para One, qui signe les bandes originales des films de Céline Sciamma, viendra défendre son docu Spectre: « Sanity, Madness and the Family« , un portrait intime et sonore hors normes (le 6 novembre à 19h). Côté composition cinématographique, Jean-Benoît Dunckel, cofondateur d’Air, et Rob, proche de Phoenix, échangeront sur leurs partitions pour le grand écran (14 novembre à 18h30). La sociologue Julia Pialat décortiquera l’histoire visuelle de la French Touch à travers pochettes d’albums et clips emblématiques (7 novembre à 18h30).
Les biopics musicaux occupent une place de choix, avec une sélection qui se joue des codes du genre ou les subvertit. À ne pas manquer :

Le 21 nov. à 21h : Les Runaways, récit du premier girl band glam rock avec Kristen Stewart et Dakota Fanning.

Le 22 nov. à 16h : Barbara, de Mathieu Almaric, le film explore le mimétisme entre actrice et chanteuse ;

Le 20 nov. à 19h : Amy, collage vertigineux sur la vie brisée d’Amy Winehouse ;

Le 22 nov. à 19h30 : Maria, évocation crépusculaire de Maria Callas ;

Le 23 nov. à 19h30 : Aline, hommage excentrique de Valérie Lemercier à Céline Dion ;

Le 5 déc. à 21h : Love & Mercy, la véritable histoire de Brian Wilson des Beach Boys ;

le 6 déc. à 16h : Guy, faux biopic interprété et réalisé par Alex Lutz, avec la participation de Dani et Julien Clerc, jouant son propre rôle.

Le 6 déc. à 20h : Inside Llewyn Davis, conte amer sur l’ère Bob Dylan ;
En écho à ces portraits d’idoles, la journaliste Chloé Thibaud dressera une histoire féministe de la musique dans « Ni Muses Ni Groupies » (21 novembre à 18h30), tandis que l’universitaire Hélène Valmary analysera les défis d’interprétation et de carrière pour les acteurs de biopics musicaux (5 décembre à 18h30).
David Bowie (1947-2016), l’extraterrestre du cinéma
Dix ans après sa mort, David Bowie revient hanter les écrans du Forum des images. Le cycle « Musique! » lui consacre une rétrospective qui court de son premier rôle dans L’Homme qui venait d’ailleurs (1976) à sa silhouette fantomatique dans Twin Peaks – Fire Walk With Me (1992). Une dizaine de séances et un cours de cinéma décortiquent la manière dont l’icône pop a colonisé le septième art, non seulement par sa présence magnétique, mais par des personnages qui flirtent avec l’étrangeté et les mondes parallèles.
On le retrouve roi des Gobelins dans Labyrinthe, amant vampirique aux côtés de Catherine Deneuve dans Les Prédateurs, inventeur obsessionnel dans Le Prestige de Christopher Nolan, ou prisonnier androgyne face à la caméra de Nagisa Oshima dans Furyo, où il partage l’affiche – et la musique – avec Ryuichi Sakamoto. Velvet Goldmine de Todd Haynes le réinvente en Ziggy Stardust fictionnel, tandis que Moonage Daydream de Brett Morgen, montage kaléidoscopique d’archives rares, célèbre les mille visages d’un génie caméléon.

Le journaliste Christophe Conte animera une conférence (19 décembre à 18h30) sur la rencontre unique entre David Bowie et Sakamoto sur le tournage de Furyo. Deux monstres sacrés qui ne se recroiseront jamais, mais dont les correspondances secrètes et les influences croisées continuent d’irriguer leurs œuvres respectives.
Les mercredis Pop-Up (12 nov. – 19 nov. et 17 déc.) : BD, jeux vidéo et expériences immersives
La programmation s’autorise des détours ludiques. Le mercredi 12 novembre à 19h, David Blot, co-auteur du roman graphique culte « Le Chant de la machine », raconte l’épopée de la house music, des sous-sols de Chicago aux platines parisiennes.
Le 19 novembre à 19h, « KID A MNESIA EXHIBITION » prévoit de faire rentrer le public dans l’univers de Radiohead : pixels mouvants, illusions optiques et mélodies hantées se répondent dans une expérience immersive projetée en salle.
Enfin, le mercredi 17 décembre à 19h, place aux bandes-son de jeux vidéo : blind tests, sessions rythmiques et raretés sonores, manettes en main, pour une soirée surprise où la musique interactive vole la vedette.
Tarif plein: 7€50 par film, nombreux tarifs réduits






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