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Suzume

Mis à jour le 6 mars, 2023

Un film de Makoto Shinkai

Avec Nanoka Hara, Hokuto Matsumura, Eri Fukatsu, Shota Sometani, Sairi Ito

Suzume, 17 ans, a perdu sa mère lorsqu’elle était petite fille. Sur le chemin de l’école, elle rencontre un jeune homme mystérieux. Mais sa curiosité déclenche une calamité qui met en danger toute la population du Japon. Suzume entreprend alors un voyage pour rétablir la situation.

Notre avis : *(*)

Ce long métrage animé ne manque assurément ni d’imagination, ni d’ambition. Techniquement parlant, le mariage entre les dessins dans le plus pur style manga 2D et les textures 3D donne à voir quelque chose de luxuriant et de plutôt joli, assumant totalement le kitsch que ce trop plein peut parfois évoquer à certains. Ce foisonnement s’inscrit donc directement dans la lignée d’un Myazaki qui accorde une large place à la nature, ou même – et le mot kitsch prend ici tout son sens – dans celle d’un Cameron … Le dérangeant dans l’affaire se situe donc dans cette utilisation assez naïve et abusive de symboles du beau pour viser la beauté, mais ne lançons pas ici un débat qu’un film comme Art College 1994 – l’autre film d’animation en compétition – soulève par ailleurs en 2h. Mais la technique ne fait pas tout – par définition le tout assemble toutes les composantes, la technique n’en est qu’une parmi tant d’autres. Le scénario, par exemple, même si nous sommes plutôt de l’école à penser qu’il ne s’agisse pas pas d’une élément aussi essentiel que Steven Spielberg l’affirme, lorsqu’on lui pose la question du conseil qu’il donnerait à de jeunes cinéastes – même s’il n’a pas non plus totalement tort- de Suzume possède de jolies qualités: un certain art de la surprise, une imagination assez hors du commun et de fait un univers particulier – qualité partagée là-aussi avec Myazaki et les studios Ghibli – mais aussi une inscription assez forte dans la culture japonaise, ses légendes mais aussi son présent, un regard distant vis à vis de celle-ci, une prise de recul et un humour étonnant qui s’adresse ici aux adultes, voire même une remise en question de celles-ci ou au contraire de ceux qui les remettent en question (l’un des personnages détenteurs de la clé ultime du mystère est ainsi soigné en psychiatrie !). Mais ces qualités ne font pas tout, il faut pouvoir tenir la distance. Et le bas blesse ici. Une fois sa jolie séance d’ouverture toute en surprise introduite, une fois la quête principale dévoilée, le récit s’égare totalement à vouloir muliplier le motif principal sans jamais le réinventer ou le déployer sous un angle qui vale rebond. L’action prend le dessus, les personnages en mouvement répètent inlassablement le même geste, et quoi que le temps semble vouloir s’accélérer dans la narration, l’action se faire de plus en plus vive, l’effet contraire se produit pour le spectateur qui se lasse et devra attendre patiemment le dénouement final avant de retrouver ce qui faisait le charme de la partie liminaire. De surcroît, si le kitsch de l’image s’assume assez aisément et parlera sans aucun doute aux petits comme aux grands, difficile de pouvoir dire la même chose sur l’univers sonore, certes kawai, mais surtout si soulignée à la Disney jusqu’à l’écœurement …

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